Ces derniers mois en Haute-Vienne, et particulièrement à Limoges, nous constatons une intensification tant sur la fréquence que sur la violence des attaques ciblées revendiquées sur les réseaux par l’Action Française (AF) : ces faits vont de l’intimidation à l’agression sexuelle et utilisation d’armes blanches.

Depuis quelques mois, à Beyssenac ou Place d’Aine à Limoges, ils se sont montrés dans des rassemblements cachés derrière la police, masqués, mais armés de plus de casques de moto qu’il n’y avait de véhicules et de gourdins déguisés en manches de drapeaux. Certains militants de l’extrême droite arborant des symboles connus dans les milieux nazis (Soleil Noir, rune d’Odal symbole de la suprématie blanche, rune du loup des Panzer SS, rune d’Algiz utilisée sur les tombes des Waffen SS).
En septembre dernier, lors de la Pride, le même groupe avait attaqué à plusieurs reprises le cortège, le village associatif, puis l’after où, courageusement encagoulés, ils ont hurlé des provocations homophobes puis blessé deux personnes.
Depuis les tags et collages se multiplient en ville et sur les facultés réclamant tant : le retour du roi, l’interdiction de l’avortement, la dénonciation de l’immigration, les valeurs catholiques traditionalistes... des conférences sur ces thèmes ont été organisées en plus de la venue de Marion Maréchal Le Pen ou d’Éric Zemmour et d’un concert de rap identitaire (annulé suite à la mobilisation).

Ces dernières semaines plusieurs seuils ont encore été franchis :

• Intimidation de militant·e·s : lors de collages, de réunions publiques, ou de moments privés en terrasse ils sont venus entourer, suivre ou provoquer des militant·e·s en se présentant généralement en surnombre.
• Agression sexuelle sur mineure : vendredi 05/04 dans le quartier de la cathédrale, rue de la salle Simone Veil à 21h45, trois militants de l’AF dont le chef local reconnaissable sur une vidéo ont entouré 2 jeunes filles qui leur demandaient ce qu’ils collaient. Goguenard, le chef de l’AF a alors touché la poitrine de la jeune mineure en lui collant un autocollant de son organisation prônant le réarmement démographique. Ils ont ensuite voulu s’emparer du portable de la seconde jeune qui filmait l’agression. Sur leurs réseaux sociaux, ils se vantent d’avoir roué de coups la témoin et de leur fantasme de vouloir la violer. L’agression s’est arrêtée là du fait de l’intervention d’un couple adulte présent non loin (un appel à témoins est lancé).
• Agression avec arme en bande organisée : le même soir, rejoints par 5 autres militants ils ont organisé une « ratonnade » de la rue Jean Jaurès à la Cathédrale en traquant à plusieurs reprises, pendant deux heures, deux groupes de 2 jeunes dont des mineur·e·s, en proférant insultes racistes et lgbtphobes. Selon plusieurs témoins, dont des patrons de bars et des client·e·s en terrasse, ils étaient armés de barres de fer et de couteaux. Prévenue, il aura fallu trois appels avant que la Police Nationale se déplace... elle fera chou blanc. La Police repartie, 2 des victimes ont été prises en chasse à nouveau et ont dû se réfugier au Quick. Les militants de l’AF s’étaient changés pour ne pas être reconnus. La Police Municipale est alors intervenue sans apporter d’autre solution que de demander aux jeunes de trouver un adulte pour venir les récupérer.

Depuis, il a été signalé de nouveaux faits de poursuite : dimanche soir 3 militants de l’AF se sont engagés dans une course poursuite en voiture contre un jeune en trottinette électrique, accompagné de propos lgbtphobes et d’une tentative pour le renverser.

Nos organisations, ainsi que des militant·e·s non organisé·e·s, ont été saisies de ces faits parfois directement témoins. Plusieurs plaintes ont déjà été déposées. Nous pensons que cela marque une accélération inquiétante, dangereuse et inacceptable à laquelle il faut réagir de manière forte, immédiate et collective.