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Être écoféministe : Théories et pratiques

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Avant d’imprégner le monde anglosaxon et l’Amérique du sud, c’est sous la plume de la militante féministe française Françoise d’Eaubonne qu’est apparu le terme « écoféminisme » en 1974 pour théoriser ce pont essentiel entre écologie et féminisme. Par ce terme elle cherchait à montrer que la domination des hommes sur les femmes et le saccage de la nature sont les fruits d’une même matrice idéologique. L’écoféminisme, dénonce donc l’organisation sexiste de la société, mais surtout impute à cette dernière la responsabilité de la destruction de l’environnement, par la mise en lumière des rapports d’appropriation, d’oppression et de destruction qui organisent le monde actuel, affectant d’une façon ou d’une autre tous les territoires et tous les corps. Pour autant, en France, pays du féminisme constructiviste (« On ne naît pas femme, on le devient »), nous avons montré jusqu’à peu une singulière frilosité à envisager l’articulation entre écologie et féminisme. Le rapprochement du féminin avec la nature est bien souvent associé à un discours biologisant au fort potentiel réductionniste et, puisqu’il a tellement servi à justifier l’infériorité, la fragilité, l’émotivité, l’obligation à la maternité des femmes, il est vécu comme une aliénation.

Jeanne Burgart Goutal, philosophe et professeure de Yoga, a passé 10 ans à explorer l’histoire mondiale et incroyablement hétérogène de l’écoféminisme. Tout en nous permettant de questionner le mouvement féministe en France au regard d’autres situations dans le monde, la présentation de ses recherches nous aidera à comprendre la façon dont on peut reconsidérer le lien femme-nature autrement qu’en le rejetant. Procéder à une telle inversion nous conduit à une conception de la nature non appauvrie, plus intelligente et sensible, mais aussi, de fait, à reconsidérer la rapport entre la nature et l’humanité elle-même : « Nous sommes la nature qui se défend », disait un célèbre slogan zadiste…

La discussion sera suivi d’un petit repas pour cielles qui voudront continuer à discuter de manière informelle.