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Pourquoi se mobiliser contre la réforme des retraites ?

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Contrairement à la réforme d’il y a trois ans (retraite par point), le principe de cette réforme est simple : repousser l’âge de départ à la retraite de deux ans !
Mais beaucoup ne peuvent déjà plus travailler en fin de carrière, car iels ne trouvent plus de travail, ou sont en mauvaise santé. Beaucoup partent déjà avant l’âge « minimum » et sans une retraite pleine, se retrouvent dans la précarité forcée.

Les arguments avancés par le gouvernement sont budgétaires : on ne pourrait pas se permettre de garder un tel système de retraites par répartition [1]
Car oui, comme il y a des centaines de milliards d’euros d’aide aux entreprises chaque année, comme il y a de moins en moins de cotisations patronales (et donc moins de revenus) pour diminuer le « coût du travail », ça commence à faire un sacré trou dans la caisse [2]. Alors il faut que quelqu’un.e paye : les plus précaires !

Pour le gouvernement, l’intérêt de cette réforme est triple :

  • Elle se situe dans la lignée des précédentes (réforme de l’assurance chômage, le RSA sous condition), l’idée est de nous faire travailler quoi qu’il en coûte.
  • L’objectif n’est pas de nous faire travailler jusqu’à une hypothétique retraite à taux plein à 64, 67 ou 70 ans : le but est qu’on travaille jusqu’à ne plus en pouvoir, partir avec des décotes et avoir une pension minable.
  • Enfin, un autre but est de privatiser un secteur public. En effet, les retraites constituent un marché de plusieurs centaines de milliards d’euros par an, et les fonds de pension attendent avec impatience de pouvoir mettre la main dessus. Cette stratégie de privatisation de secteurs publics est un marqueur du capitalisme et de Macron en particulier : il s’agit de transformer en marché et en marchandise un secteur qui ne l’était pas. Il l’a déjà mis en œuvre avec l’université par la réforme Parcoursup, mais aussi avec l’hôpital public via les fermetures de lits et la dégradation des conditions de travail des soignant.es (les usager.es et les soignant.es sont poussé.es à aller vers des cliniques privées).
Si vous cherchez une raison de vous mobiliser contre la réforme, il suffit de faire une simulation : https://nosretraites-simulateur-cas-types.netlify.app/

Pour défendre leur réforme, les députés Renaissance ont donné quatre exemples pour montrer comme leur réforme est trop top. Entre Delphine qui a réussi à bosser 5 trimestres en trois mois avant ses 16 ans, Hélène qui va bosser deux ans de plus pour 35 euros net par mois (vous êtes trop bon, mon roi !), ou Myriam qui a bossé de 19 à 62 ans en ne s’arrêtant qu’un an pour élever ses trois enfants (et qui grâce à la réforme pourra partir à... 62 ans !) on vous laisse découvrir ces exemples scandaleux via ces deux décryptages : https://twitter.com/Minimaliste13/status/1614222202181672961 et https://twitter.com/malopedia/status/1613952690828054564

Quelques chiffres :

  • Espérance de vie en bonne santé : « En 2016, l’espérance de vie en bonne santé, c’est-à-dire le nombre d’années qu’une personne peut compter vivre sans souffrir d’incapacité dans les gestes de la vie quotidienne, s’élève en France à 64,1 ans pour les femmes et à 62,7 ans pour les hommes. » [3]. C’est d’ailleurs probablement moins depuis l’émergence du COVID. Avec cette réforme il y a peu de chance de profiter de sa retraite en bonne santé !
  • À 62 ans déjà, un quart des hommes dans les 5 % les plus pauvres sont morts. C’est cinq fois moins chez les 5 % les plus riches : les plus précaires vont mourir avant de pouvoir atteindre la retraite, tandis que les plus riches pourront en profiter.
  • Selon la DARES, seules un tiers des personnes de 62 ans ont un emploi.
  • Un argument qui ressort souvent du côté des défenseur.euses de la réforme : dans tous les pays voisins l’âge de départ à la retraite est d’au moins 65 ans, l’exemple phare étant l’Allemagne (où l’âge de la retraite est de 67 ans...). S’il faut absolument comparer avec nos voisins, regardons le taux de pauvreté des retraité.es allemand.es : plus de 18 % ! Voilà qui fait rêver.

En grève jusqu’à la retraite !



Notes

[1L’argument en lui-même est battu en brêche. Par exemple dans cet article : omme le rappelait Mathilde Panot, le COR va même jusqu’à écrire à la page 9 du document publié en septembre que « les résultats de ce rapport ne valident pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l’idée d’une dynamique non contrôlée des dépenses de retraite ».