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A Limoges, BNP PARIBAS en PLS

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Lundi 6 février, Extinction Rebellion a mené une action nationale sur les distributeurs automatiques de BNP PARIBAS. A Limoges, agences et distributeurs ont été ciblés par le collectif.

Leur communiqué :

Dans la soirée du lundi 6 février 2023, Extinction Re la rbellion mènera des actions discrètes et coordonnées dans une trentaine de villes en France, ciblant les distributeurs automatiques de BNP Paribas en utilisant différentes techniques pour les mettre hors d’usage. Cette action intervient à la veille de l’annonce des résultats 2022 de la banque, avec des bénéfices records attendus par les actionnaires.

Mise en demeure de cesser son soutien aux nouveaux projets fossiles par plusieurs ONG en octobre 2022, la banque s’est dit en désaccord le 24 janvier dernier avec les injonctions du collectif « L’Affaire BNP », qui l’a attaquée. La BNP a donc explicitement et publiquement choisi de poursuivre ses activités financières délétères, quand chaque jour passé à soutenir les énergies fossiles est un pas de plus vers le chaos écologique prédit par le GIEC. Une nouvelle phase du combat contre la BNP doit donc s’amorcer sans attendre, et Extinction Rébellion est décidée à s’y engager par des actions choc, faisant suite à des actions ciblant déjà la banque le vendredi 20 janvier à Paris pour dénoncer le projet EACOP de TotalEnergies.

Pourquoi BNP Paribas ? Une banque écologiquement meurtrière

BNP Paribas est le 1er financeur européen et le 5e mondial du développement des énergies fossiles [1]. En tant que membre fondateur de la Net-Zero Banking Alliance et membre de l’initative Science-Based Targets, BNP Paribas s’est engagée à respecter les recommandations du GIEC en matière d’investissements [2].
Or la banque refuse toujours de déclarer sa véritable empreinte carbone, qui se situerait autour de 750 millions de tonnes équivalent CO2 selon les estimations d’Oxfam [3].
L’année dernière, BNP Paribas a annoncé son retrait du financement du projet EACOP, pipeline géant chauffé en Ouganda et Tanzanie de TotalEnergies considéré comme une véritable bombe climatique et sociale. La banque, 2e financeur de TotalEnergies, continue pourtant de vanter les mérites du projet [4] et a participé en mai 2022 à un véritable « chèque en blanc » de 8 milliards de dollars offert à la multinationale [5]. « Nous ne sommes pas naïf.ve.s, nous savons bien que l’argent est le nerf de la guerre » affirme Camille, militante chez Extinction Rebellion. « Si nous trouvons le moyen de leur couper les vivres, ces projets ne verront pas le jour ». Et de fait, TotalEnergies peine à finaliser son tour de table [6]. Il est donc encore temps d’agir et Extinction Rebellion compte continuer à exercer une pression sur la pétrolière et ses partenaires.

Pourquoi BNP Paribas ? Une banque socialement irresponsable

Avant 2019, BNP Paribas était la banque qui facturait les frais les plus élevés en cas de découvert bancaire, de rejet de chèque ou de prélèvement. Depuis, une loi sur les frais d’incidents bancaires a contraint la BNP à modérer son appétence pour les agios, mais elle s’autorise encore à prendre jusqu’à 25 euros par mois en frais supplémentaires aux personnes dites « fragiles financièrement », et ce selon ses propres critères [7]. En France, ces prélèvements prédateurs continuent à rapporter aux banques 1.8 milliards €/an. C’est beaucoup plus que pour leurs voisines européennes. Ces pratiques portent essentiellement atteinte aux personnes déjà les plus précaires.

Enfin, BNP Paribas est la 2e entreprise française la plus généreuse avec ses actionnaires, avec 5,4 milliards € de dividendes et rachats d’actions en 2021. Cette même année, la banque supprimait 3500 emplois et augmentait de 9% le salaire de son PDG. La banque profite aussi de la douceur d’imposition des paradis fiscaux : 19% de ses filiales y sont domiciliées [8]. Nous soutenons sans conditions le travail du collectif L’Affaire BNP [9] et celui de la coalition internationale StopEACOP [10].

Nous exigeons :

  • L’arrêt explicite et brutal du financement des activités fossiles de TotalEnergies, en particulier du projet de pipeline EACOP et du projet associé d’extraction Tilenga
  • Un engagement sous contrainte légale à ne soutenir aucun nouveau projet fossile, directement ou indirectement
  • Le plafonnement des frais d’incidents bancaires à 5€ pour les personnes en situation de fragilité financière

La BNP prétend être la banque d’un monde qui change : elle est la banque d’un monde qui meurt. Tant qu’elle ne prendra pas ses responsabilités et tant qu’elle ne fera pas l’objet de mesures légalement contraignantes, nous continuerons à la combattre et multiplierons ces modes d’action coup de poing.

Quand l’espoir meurt, l’action commence


P.-S.

Contact : limoges@extinctionrebellion.fr


Notes

[1Banking on Climate Chaos - Fossil Fuel Finance Report 2022 (https://www.bankingonclimate-chaos.org)

[2Greenpeace et Reclaim Finance, Total fait du sale : la Finance complice ?, 2021

[3Oxfam France, Banques et climat : le désaccord de Paris, 2021

[4« L’approbation du projet d’oléoduc de pétrole brut d’Afrique de l’Est de 3,5 milliards USD, qui conduira à la construction d’un oléoduc de 1 400 km entre l’Ouganda et le port maritime de Tanga en République-Unie de Tanzanie, est de bon augure pour les investissements dans les deux pays. »
https://www.tradesolutions.bnpparibas.com/fr/implanter/ouganda/investissement

[7https://mabanque.bnpparibas/fr/vos-besoins/votre-situation/fragilite-financiere

[8Observatoire des multinationales, Le véritable bilan annuel du CAC40, 2022

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