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Le Bois du Chat résiste toujours

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Lundi 6 mars. Bois du Chat Tarnac.

Alors que Sefsil, Fransylva et Fibois avaient appelé à un rassemblement ce (lundi 6) matin au Bois du Chat pour défendre ce chantier de coupe rase d’une forêt de feuillus sur la commune de Tarnac, le comité de défense du Bois du Chat était aussi mobilisé.

Environ 150 personnes de la Montagne limousine ont répondu à notre appel.
Dans la volonté d’empêcher toute reprise forcenée du chantier ce jour-là d’une part, et d’autre part d’éviter le risque d’une opposition entre deux camps sur le lieu de rassemblement, nous nous étions séparés en deux groupes. Plus d’une centaine de soutiens se sont retrouvés sur le chemin de Grande Randonnée qui longe le haut de la parcelle, symbolisant leur détermination à protéger la forêt et dépliant une banderole où était inscrit : « Avenir de la forêt Parlons-en ».

Une délégation d’une douzaine de personnes s’est rendue sur la route au rassemblement. Elle était composée d’habitant·es de Tarnac et des alentours, d’un représentant de l’association Canopée et de plusieurs élu·es : Catherine Moulin, maire de Faux-La-Montagne, Thierry Letellier, maire de La Villedieu, Benjamin Simmons, maire de Gentioux-Pigerolles, Didier Miomandre, maire de Saint-Yrieix-La-Montagne, Chloé Herzhaft, élue de Brive et Catherine Couturier, députée de la Creuse.

L’objet de la délégation était de signifier aux représentants de la filière bois notre volonté de dialogue. Notre intention n’était pas de perturber le rassemblement mais de faire connaître des documents importants à prendre en compte concernant le chantier du Bois du Chat, notamment :

  1. « La Commission compte-t-elle demander à la France de respecter l’engagement pris dans sa feuille de route lors de la révision des schémas régionaux de gestion sylvicole (en cours) ?
  2. « Comment compte-t-elle s’assurer de la conservation des milieux du réseau Natura 2000 ? »

Nous avons demandé à pouvoir prendre la parole quelques minutes mais cela nous a été refusé par les organisateurs.

De la délégation du Comité de défense du Bois du Chat, seule madame Couturier a pu s’exprimer au micro quelques minutes. Elle a réitéré sa volonté de réunir prochainement les parties concernées par le chantier pour trouver une issue. Elle a également réagi aux propos de Patrick Puygrenier, président de Fransylva Limousin, repris par Pascal Coste, président du Conseil Départemental de la Corrèze, qui ont affirmé « La forêt n’est pas un bien commun ! ». En effet si les terrains sont bien des propriétés privées, leur importance est telle pour les cycles de l’eau, de la vie sur Terre qu’il conviendrait d’y adjoindre une dimension d’intérêt supérieur commun.

Quand les dirigeants de la filière bois et les élus venus les soutenir ont eu fini de s’exprimer, des échanges informels ont pu avoir lieu entre la délégation et des professionnels de la forêt. Ces échanges ont fait émerger des positions sur les coupes rases bien plus diverses et nuancées que celle défendue de manière univoque par les dirigeants des 3 organisations représentées. Ensuite nous nous sommes retrouvés dans le bourg de Tarnac, place du Coudert pour prolonger les échanges. Le Comité de défense du Bois du Chat maintient sa volonté de dialogue avec les parties concernées et Madame Couturier a fait savoir qu’elle contacterait aujourd’hui même le préfet pour que le chantier soit arrêté le temps des négociations. Des négociations attendues et une issue envisagée car ce (lundi 6) matin l’expert forestier, Sylvestre Coudert, a ouvertement évoqué une possible révision du Plan simple de gestion de la forêt. Quand au président du PNR Millevaches, Philippe Brugère, il a fait savoir qu’une nouvelle proposition allait être faite à la propriétaire.

Si l’argument principal des représentants de la filière et des élus venus les soutenir était que le chantier en question est légal et que « la loi, c’est la loi », nous avons constaté ce matin que la loi ne s’applique pourtant pas de la même manière à tous. L’arrêté préfectoral interdisant le stationnement de tout véhicule aux abords de la parcelle datant du 10 février et courant jusqu’au 24 mars avait ce matin judicieusement été recouvert (voir la photo ci-dessous), les manifestants de la filière ont ainsi garé leur véhicule tout au long de la route aux abords de la parcelle sans être inquiétés.

Au sein du Comité de défense du Bois du Chat nous restons déterminé·es à protéger la forêt de toute tentative de reprise du chantier, et au-delà, nous voulons que cette mobilisation participe à la mise en place d’un cadre légal qui réglemente des coupes rases.