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Fac de Limoges occupée, fac vivante !

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Communiqué du comité de mobilisation de la fac de lettres et sciences humaines de Limoges actuellement occupée.

Mise à jour le 27 mars : la faculté est toujours occupée et vient de reconduire le blocage pour une semaine dans une AG de 500 personnes !
Le 11 mars 2023

Nous, le comité de mobilisation occupant la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Limoges, souhaitons nous exprimer à travers ce communiqué écrit collectivement. Nous ne prétendons pas représenter tous.tes les étudiant.e.s de Limoges, mais nous nous battons pour tous.tes. Nous refusons d’être représenté.e.s par un individu et ne nous exprimerons que collectivement. Nous ne sommes pas affilié.e.s à un parti politique ou à un syndicat, mais nous accueillons le soutien des syndicats, en refusant toute récupération.

Notre collectif est composé d’étudiant.e.s de différents âges et formations, et de personnels de l’université. Nous avons également reçu le soutien de certains membres du corps enseignant. Si l’enjeu de la réforme des retraites nous a réuni.e.s, d’autres causes nous animent, défendues par les diverses personnes mobilisées, femmes, personnes handicapées, personnes racisées, personnes en situation de précarité, et souvent cumulant plusieurs de ces traits.

Nous nous mobilisons depuis janvier à la faculté, nous organisons des assemblées générales chaque semaine pour décider des revendications et des modes d’actions. Tout est adopté par vote après débat. En amont de l’occupation, les échanges que nous avons eus avec les étudiant.e.s nous ont montré que le manque de temps et la peur de ne pas pouvoir se dédier entièrement aux études empêchaient beaucoup d’étudiant.e.s de se mobiliser, ainsi que les emplois étudiants, malgré le rejet global de cette réforme. Nous considérons que la sélection à l’université met une telle pression sur les étudiant.e.s qu’ils et elles sont dépossédé.e.s de leur temps et sont très incertain.e.s face à leur avenir. Aujourd’hui, l’occupation et l’installation de nouvelles méthodes d’enseignement (tutorat personnalisé, ateliers d’éducation populaire, formation politique) permettent de mêler mobilisation et transmission des savoirs. La pression du calendrier universitaire, de la notation et de la sélection ne permettent pas des temps d’échanges et de réflexions, c’est pourquoi nous proposons de nouvelles manières de faire. Cette période de la vie est aussi bien trop synonyme de pauvreté, comme le fut la vieillesse autrefois. Nous défendons le déploiement de dispositifs accompagnant les étudiant.e.s comme un revenu étudiant, pour qu’ils et elles ne vivent plus au crochet d’aides, d’emplois précaires ou de leurs parents.

Nous étudiant.e.s, sommes particulièrement concerné.e.s par cette réforme. L’accès à un emploi stable est en moyenne à 27 ans, et comptant les 43 annuités, si nous réalisons une carrière complète (sans coupure, maladie, parentalité...), nous ne pouvons espérer avoir une retraite qu’à 67 ans. Cela suppose aussi que nous n’avons pas le droit à l’erreur en termes de choix de formation et que nous n’avons pas la liberté d’essayer différentes voies. De plus, l’accès à l’emploi étant constamment dégradé, et les contrats plus fragiles, les personnes les plus précarisées, les femmes, les personnes LGBTI+, les personnes racisées et les personnes handicapées seront davantage pénalisées.

Nous avons répondu à l’appel national par solidarité avec les travailleuses et travailleurs qui se mobilisent. Le contournement du débat parlementaire par l’exécutif renforce notre constat d’un besoin pressant de démocratie directe. Notre seul moyen face au mépris du gouvernement est de faire masse pour participer au blocage du pays. Cette semaine du 8 mars était aussi l’occasion de mettre en avant les valeurs féministes qui animent notre comité. Par ailleurs, il est important pour nous de ne pas seulement occuper, mais de proposer des temps communs et des activités. Des ateliers en lien avec les droits des femmes ont été maintenus toute la semaine et animés par des associations, des étudiant.e.s et des professeur.e.s. Nous souhaitons que cette occupation soit l’occasion de partager des savoirs de manière plus horizontale, et nous permette d’expérimenter d’autres manières d’être ensemble. Tous.tes les individus et associations qui veulent dispenser des ateliers en collaboration avec le comité sont les bienvenu.e.s.

Nous poursuivrons cette occupation tant que les assemblées générales en exprimeront le besoin. Nous en tenons une chaque jour, ouverte à toutes et à tous, où chacun.e peut venir s’exprimer et donner son opinion. Nous invitons tous.tes les étudiant.e.s et personnel de l’université à participer à ces AG pour nourrir le débat, et à rejoindre le comité de mobilisation pour soutenir la lutte.

Le comité de mobilisation de la Faculté de Lettres et de Sciences Humaines de Limoges

P.-S.

Mail : comitemobilisation.flsh@outlook.fr
Instagram : commob87


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