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Nous sommes en guerre

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On voulait de l’ô
On a eu des larmes
Soutien aux victimes de Sainte-Soline

Les armes de la police disent, à celles et ceux qu'elles ciblent, de rentrer chez eux, de vivre dans la crainte, d'obéir.

Combien faudra-t-il de larmes de tristesse, de rage pour que cesse la violence des représentant.es de l’État ?

Combien de camarades allons-nous devoir dénombrer qui se font tuer, lors de manifestations, par les tirs des forces de « l’ordre » ?

Juillet 1977 : Vital Michalon, tué par une grenade offensive à Creys-Malville lors d’une manifestation contre le projet de la centrale nucléaire Superphénix.
Décembre 1986 : Malik Oussekine, manifestations d’étudiants à Paris, meurt à la suite du passage à tabac par deux policiers du peloton voltigeurs motocyclistes.
Novembre 1987 : Lucien Barbier, matraqué lors d’une manifestation à Amiens (Somme) pour la desserte TGV par Amiens. Le crâne fracassé, dans le coma, meurt 20 jours plus tard.
Octobre 2014 : Rémi Fraisse, tué lors de la manifestation contre le barrage de Sivens (Tarn) par une grenade offensive.
Décembre 2018 : Zineb Rédouane, acte III du mouvement des Gilets jaunes. Cette habitante de Marseille est à sa fenêtre pour fermer ses volets... elle décède de ses blessures au visage dues au tir, par un policier, d’une grenade MP7.

Par honnêteté, il faut mentionner le nom de Sébastien Deyzieux, militant nationaliste de 22 ans, qui trouve la mort en tombant d’un immeuble alors qu’il essayait de fuir la police lors d’une manifestation à Paris en mai 1994.

Sans compter tout.es et celles et ceux tué.es. lors de contrôles d’identité, de contrôles routier, suite à des interventions de terrain... cf : https://bastamag.net/webdocs/police/

Combien de personnes ressortent des manifestations blessé.es, mutilé.es à vie ?
https://desarmons.net/listes-des-vi...

Pendant combien de temps encore, allons-nous supporter les médias qui stigmatisent les militant.es et jettent en pature leur parcours de personnes engagées ? Comme si le fait de cataloguer une personne d’anarchiste, d’ultragauche ou fichée S pouvait justifier le tir en pleine tête d’une balle de LBD ou d’une grenade.

La famille, du jeune manifestant de Sainte-Soline encore dans le coma, porte plainte « pour tentative de meurtre, entrave volontaire à l’arrivée des secours ; et pour violation du secret professionnel dans le cadre d’une enquête de police, et détournement d’informations contenues dans un fichier de leur finalité. » Par un communiqué, ils montrent toute la dignité et le courage qui les habitent face aux charognard.es.


Celui qui est à la tête actuellement du gouvernement a déclaré le 17 mars 2020 lors du Covid « Nous sommes en guerre ». Cette parole « Nous en sommes en guerre ! » résonne de façon prémonitoire.
Lors de manifestations, le fait d’utiliser des armes militaires qui blessent, mutilent, tuent apporte bien la preuve que nous sommes en guerre.
L’État français a déclaré la guerre à une partie de sa population, celle qui a décidé de ne plus courber l’échine. Celle qui a composé les mouvements de la Zad, du Chefresne, du Testet, de la loi Travail, des Gilets jaunes… sans oublier les jeunes des banlieues ; celle d’aujourd’hui comme le collectif « Les Soulèvements de la Terre » ; celle qui défile aujourd’hui contre la réforme des retraites.
L’État français criminalise les luttes. Quant elles ne sont pas réprimées policièrement, elles le sont judiciairement (les militants anti-nucléaire de Bure, les militants contre la 5G, migration, squats, etc. pour s’en rendre compte, ne pas hésiter à lire les articles de ce site).

Mardi 28 mars, en me rendant à la manifestation contre la réforme des retraites (et pas que…), j’étais partagé.e en deux. Contente de voir qu’il y avait encore du monde déterminé après ces nombreuses manifestations, en même temps je ne pouvais m’empêcher de penser à Sainte-Soline, aux camarades blessé.es et notamment aux deux personnes déclarées dans le coma. Un copain m’aborde, il m’apprend que l’un d’entre eux est le fils d’ami.es proches. Des larmes de peine, de rage et d’impuissance débordent mes yeux.

Voilà où nous en sommes. En guerre. En quelques années, les forces de l’ordre se sont militarisées. De nombreuses libertés se sont évaporées. La société tout entière connaît une brutalisation accélérée. Des événements qui paraissaient inimaginables au plus grand nombre il y a 10 ans se sont imposés dans nos vies comme des évidences, la réalité dépassant parfois les prédictions les plus sombres."
Ces propos sont de Pierre Douillard-Lefèvre dans son ouvrage Nous sommes en guerre – Terreur d’État et militarisation de la police de 2021.

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Ces propos, je les fais miens. Pour autant, Mesdames et Messieurs aux bras armée de l’État, cela ne m’empêchera pas de répondre présente aux appels de manifester [1] pour défendre ma liberté, pour défendre une société débarrassée d’une France qui broie les humains, détruit tout le vivant, gouverne à la 1984, d’une France capitaliste. Certes, j’aurai une boule au ventre, mais je serai équipée d’un casque, de lunettes de sécurité, d’un masque contre les gaz, dans mon sac il y aura une trousse à pharmacie, des citrons, de l’eau... bref des éléments qui pourront me cataloguer d’ultragauche, de radicale... Au fait j’ai plus de soixante ans. J’avais pas encore pensé à me radicaliser, mais il n’est pas trop tard.