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Rilhac-Lastours : la ZAD de Darmanimp

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Darmanin fait des discours de plus en plus ahurissant, dénonçant le « terrorisme intellectuel » ou annonçant la création d’une cellule anti-zad (comprendre anti-écologistes). Une carte des « sites sous surveillance » est donc sortie avec dedans : Rilhac-Lastours !

Mais que se passe-t’il donc à Rilhac-Lastours pour être classé comme un lieu où la « contestation est suceptible de se radicaliser à court terme » ?

2014 : mise en service de la première éolienne industrielle

Après un montage de projet de plus de dix ans, le projet d’une grande éolienne à Rilhac Lastours est concrétisé : elle est nommée « La citoyenne ». L’entreprise qui porte le projet, EOL 87 est une Société À Responsabilité Limitée appartenant à une cinquantaine de personnes, notamment des agriculteur-ice-s du coin, et est soutenue par la mairie. Un parc solaire (sur toit mais également dans un champ) suivra. L’objectif mis en avant est l’autonomie énergétique de la commune qui se met même en lien avec enercoop (producteur et revendeur d’électricité renouvelable).

Le deuxième objectif, énoncé clairement sur le blog de l’entreprise EOL, est assez classique dans ce genre de projet : « Économique avec une diversification de l’activité agricole ». Car la production d’électricité est malheureusement souvent plus rentable que la production alimentaire. Pourtant ceci n’est pas sans risque comme le rappelle, par exemple, la confédération paysanne :

Si les projets de photovoltaïque au sol se combinent souvent avec la mise en place d’une production agricole (animaux sous les panneaux ou cultures entre), les panneaux occupent de fait des surfaces qui ne peuvent plus être utilisées pour produire de l’alimentation. Il existe aussi le risque que la production énergétique devienne plus rentable que la production agricole. Si les tenants de l’agrovoltaïsme vantent la synergie entre ces productions, la pérennité de tels projets est mal connue et des exemples montrent que l’activité agricole est parfois abandonnée.

Aujourd’hui un projet contesté...

Suite à cette première éolienne, le projet s’est étoffé avec l’ambition de construire 6 nouvelles éoliennes : 3 sur la commune et 3 sur Bussière-Galant. Le risque de voir des agriculteurs devenir des producteurs d’électricité prend plus de place et l’impact sur l’environnement devient plus important. La mairie continue de soutenir [1] mais une pétition émerge contre le projet.

La pétition dénonce la nuisance des éoliennes sur les paysages, la faune et la flore, ... mais aussi l’échec financier de la première éolienne qui aurait un capital de moins 592 000€ en 2020. Cette pétition a été signée par un peu plus de 250 personnes...

En juillet 2022 le mât de mesure éolien éolien est mis hors service. Il sera remis en fonctionnement dès le mois d’août. Cet acte n’est associé à aucune manifestation publique d’ampleur ni d’action spécifique autre.

Légitime ou non, la contestation au projet éolien paraît pour le moment bien mince. La possibilité qu’elle se renforce pourrait surtout venir d’une connexion avec les multiples petites oppositions aux projets éoliens qui fleurissent partout dans le Limousin. Une carte coopérative qui recense les projets en donne un aperçu. Et des personnes ont été arrếtées, soupçonnées d’avoir désarmé plusieurs mats de mesure en Haute-Vienne. Mais l’idée même de l’occupation de terrains par des opposants semble bien hypothétique.

Alors d’où sort la ZAD ?

Comment Darmanin, en lien avec les Renseignements Territoriaux, en est arrivé à mettre la commune comme un lieu où la contestation est suceptible de se radicaliser à court terme ?
Actuellement, on observe une politique particulièrement répressive de l’ensemble des mouvements sociaux qui se met en place et du cadenessage de la possibilité même d’une opposition. Les mouvements écologistes sont particulièrement dans le viseur. On peut également rappeler que le 15 juin 2021 avaient lieu des perquisitions et des arrestations menées par la Sous Direction Anti Terroriste partout en Haute-Vienne pour une antenne et 2 voitures brulées.

Alors mettre Rilhac Lastours dans les communes à risque n’est peut-être qu’un moyen de débloquer des moyens policiers sur le territoire. D’augmenter la surveillance de toutes les composantes (dont les multiples associations contre l’éolien industriel) des mouvements sociaux et écologistes. Et de pouvoir réprimer tranquillement tout ce qui sort du cadre. Tout en faisant peur avec l’image des méchants radicaux zadistes.

Diviser pour mieux gouverner. Criminaliser pour mieux réprimer.



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