Gaza crime de guerre – génocide
Ce sont 16 000 morts identifiés et un grand nombre de cadavres sous les gravats des bâtiments bombardés, soit environ 22 000 morts. Cela représente 1 % de la population de Gaza. À côté de ces chiffres il y a des milliers et des milliers de blessés. 26 hôpitaux qui ne fonctionnement plus, des ambulances sur lesquelles on a tiré, des écoles qui ont été pulvérisées. 70 % des bâtiments ont été détruits. Gaza est véritablement un immense débris, un immense tas de gravats. Plus de 80 % de la population a été déplacée, entraînant une surpopulation dans le sud notamment autour de Rafah. Khan Younès, ville de 500 000 habitants avant le 7 octobre, se trouve à 15 km de Rafah. Elle est très sévèrement bombardée. C’est près de cette ville, dans le sud-est, que l’Union juive française pour la paix (UFJP), depuis 7 ans, en collaboration avec les habitants, qui s’étaient organisés autour de leur chef traditionnel, a réalisé différents projets : construction d’un château d’eau en 2016, des canaux pour l’irrigation par les paysans, des canalisations, une maison des paysans, une pépinière solidaire, des panneaux solaires, achat d’une voiture, et recours aux services d’un agronome qui sillonnait les champs et donnait des conseils aux agriculteurs. Des projets d’agrandissement devaient voir le jour. La pépinière solidaire servait 1 000 personnes dans le sud-est de la bande de Gaza. Elle est maintenant par terre. [2]
Gaza des visages – pas que des nombres !
Sculptures en argile réalisées par l’artiste palestinien Iyad Sabbah, le 21 octobre 2014, dans les ruines laissées par les bombardements israéliens à Gaza.
Mariam Abou Daqqa, militante féministe palestinienne et membre du bureau politique du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), arrivée en France en septembre pour une série de conférences sur le conflit israélo-palestinien (arrêtée et expulsée, minovembre, sur ordre du funeste Gérald Darmanin), a eu sa maison, à Gaza, pulvérisée. Elle écrivait les mémoires de sa vie, il ne lui reste rien. Elle dénombre plus de 50 morts dans sa famille, à la suite d’un bombardement dans la petite ville de d’Abasan al-Kabira (15 000 habitants).
➠ Hala Abou Hassira, ambassadrice de Palestine en France, a perdu 60 membres de sa famille. Ces derniers étaient regroupés dans une même demeure, près de la mer, dans le quartier du port de Gaza, à quelques encablures de l’hôpital Al-Shifa encerclé et investi depuis par les forces israéliennes. Les Abou Hassira ont péri sans préavis des bombardements. Ce n’est pas une bavure, la famille d’Hala Abou Hassira a été sciemment visée.
➠ Ziad Medoukh, fondateur du Département de français et du Centre de la paix de l’université Al-Aqsa de Gaza, dirige le Centre des diplômés de français à Gaza. Les Israéliens ont bombardé sa maison, son frère, sa belle sœur et leurs enfants sont morts. Lui a réchappé à la mort. Il a décidé de rester dans Gaza, sa ville natale, devenue une zone de non droit maintenant. Il a signifié qu’il préférait mourir au milieu des gravats que de s’en aller.
Il faut savoir que les Israéliens, quand ils dégomment des maisons, des bâtiments, utilisent des bombes qui tombent sur le toit et qui traversent tout l’immeuble jusqu’au rez-de-chaussée. Il n’y a quasiment pas de survivants.
Jabaliya (camp de réfugiés), Beit Hanun (ville de 35 000 habitants), Beit Lahia (ville de plus de 80 000) ne sont plus que des champs de ruines. Des cimetières ont été détruits. L’Institut culturel français de Gaza a été également frappé.
Il y a un permis de tuer qui est donné par les autorités occidentales.
Les vrais criminels sont dans l’armée israélienne.
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L’eau, la nourriture, les soins… tout manque.
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À Gaza c’est le début de l’hiver. Là-bas l’hiver est froid et pluvieux. Beaucoup de personnes qui ont fui, du nord vers le sud de gaza, sont partis en catastrophe et n’ont pas emporté de vêtements chauds (les températures étaient encore douces) ; il leur manque des habits pour tenir l’hiver. Il est difficile d’aider la population car les Israéliens tirent sur tout ce qui bouge. La population meurt de faim et le manque d’eau est crucial. [3]
Ibn Sina à Gaza est une association laïque (ce qui est rare à Gaza) d’aide aux plus démunis et d’éducation populaire. L’UJFP a pu leur faire parvenir de l’argent afin d’acheter des vêtements chauds aux enfants. Les membres de cette association apportent de l’aide psychologique ce qui est fondamental pour les enfants. Ils sont traumatisés par les bombardements, il faut comprendre qu’à 15 ans ils ont connu quatre ou cinq guerres avec des bombardements, celle d’aujourd’hui étant de très loin la plus épouvantable. Ibn Sina compte des gens très qualifiés pour essayer de dominer le traumatisme des enfants.
Gaza une deuxième Nakba
Le but du gouvernement Israélien c’est de réaliser une deuxième Nakba. En gros il y a 7 millions de juifs israéliens et 7 millions de Palestiniens entre la Méditerranée et le Jourdain. Donc pour gouverner cet ensemble, l’apartheid s’impose. Il faut avoir fragmenté le peuple palestinien en plusieurs morceaux sous statut de domination ; Gaza, la Cisjordanie elle même coupée en trois zones : Jérusalem-Est, les Palestiniens vivant en Israël, sans oublier les réfugiés, les prisonniers, etc. Une autre solution, celle qui est à l’œuvre aujourd’hui, c’est d’en expulser une moitié et il y aura un État juif, démographiquement largement hégémonique, afin de continuer tranquillement le colonialisme. Les Palestiniens auront été vaincus comme les Amérindiens des États-Unis ou les Aborigènes d’Australie. C’est cela qui est à l’oeuvre. Le seul hic pour les meurtriers qui sont à la tête d’Israël c’est que la grande majorité des Palestiniens disent qu’ils préfèrent mourir que partir parce qu’ils savent que leurs parents, ou leurs grands-parents, voire leur arrière grand-parents sont partis et ne sont jamais revenus. En même temps il y a le fait que dans tous les pays arabes y compris ceux qui ont normalisé leurs relations avec Israël, la vigueur des manifestations de soutien à la Palestine qui ont eu lieu partout dans le monde arabe, font que tout pays arabe qui dirait "Je prends des Palestiniens et je les reloge" il sait que son gouvernement est mort. L’Égypte (Sinaï), le Qatar, la Jordanie ne veulent pas accueillir des Palestiniens. Il en résulte que des gens vont mourir par milliers, tant qu’on n’arrête pas la boucherie, et les survivants vont vivre parmi les gravats sous des tentes. Gaza est revenu 75 ans en arrière, à l’époque où il y avait des tentes partout pour les réfugiés.
Les Israéliens veulent rayer de la carte Gaza. L’Occident laisse crever les Gazouis.
Oui des voix s’élèvent partout dans le monde pour dire :
Cessez-le feu total, immédiat et permanent !
Arrêt définitif des bombardements et des déplacements forcés de la population !
Levée immédiate, complète et durable du blocus de Gaza !
Protection du peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie !
C’est comme si leur porte-voix était obstrué.
L’État d’Israël restera sourd tant qu’il aura le soutien inconditionnel des États-Unis, de l’Inde et de l’Europe.
- Dessin de Carlos Latuff.
Que le peuple Palestinien reste debout ! C’est la force des peuples et de ses manifestations qui doit faire plier les bourreaux !
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