L’arrivée au pouvoir de l’extrême droite signifie une répression accrue des minorités quelles qu’elles soient mais aussi des militant-e-s des gauches, notamment radicales. Nous pouvons nous attendre à des dissolutions de groupes ou associations, des attaques judiciaires voir extra-judiciaires (par des milices assurées de n’avoir aucun risque), mais aussi des vagues de censure de nos médias. L’extrême droite a bien compris que l’information était un enjeu majeur, ce n’est pas pour rien que Bolloré mène une bataille acharnée sur ce plan. Bien que déjà présent auparavant, par exemple la fermeture et la poursuite du site Le jura Libertaire [1], le tournant répressif envers les médias indépendants sous Macron est impressionnant : poursuites pour des articles sur des sites du réseau mutu [2], menace de dissolution de Nantes Révoltée (actuellement Contre Attaque), arrestation de journalistes en manifestation [3], perquisitions [4] ... Il y a fort à parier que ceci va s’amplifier cruellement sous un régime néo-fasciste et que les sites du réseau mutu, dont fait partie labogue.info peuvent être sous des feux divers. Notamment pour laisser les personnes diffuser par elles-même leurs informations. Une liberté et une autonomie inconcevables pour les tenants de l’ordre réactionnaire. Un des outils les plus pratiques et les plus sournois en terme d’attaque de l’Etat est sa capacité de censure d’Internet. La Quadrature du Net le pointe [5] :
Depuis 2014 et une loi portée par Bernard Cazeneuve, la police peut exiger seule que des sites internet retirent des contenus qu’elle estime être à caractère « terroriste ». Alors que nous avons toujours dénoncé les risques de censure politique et d’arbitraire de ce mécanisme confié à l’administration, en l’occurrence l’Office anti-cybercriminalité, nos craintes ont été confirmées à plusieurs reprises. Désormais, les plateformes en ligne et les réseaux sociaux vont jusqu’à collaborer activement avec le gouvernement quand celui-ci leur demande de retirer des contenus. Ainsi, lors des émeutes de l’été 2023, le ministère de l’intérieur a « convoqué » certains réseaux sociaux, et Snapchat a publiquement admis avoir retiré des contenus sur demande du gouvernement et en dehors de toute procédure légale. Pire : lorsque Gabriel Attal a pris la décision illégale de censurer le réseau social Tiktok en Nouvelle Calédonie, au motif que cette plateforme aurait joué un rôle dans les émeutes sur l’île, il a instauré un précédent inédit d’atteinte à la liberté d’expression que nos institutions ont échoué à empêcher. On pressent alors comment une censure des critiques contre l’extrême droite pourrait être facilitée par cet état des choses.
Les réseaux sociaux ne sont effectivement pas en reste. Les milliardaires qui les dirigent sont toujours du côté du pouvoir. Contre Attaque rappelle récemment la politique de Meta (facebook et instagram), qui est similaire aux autres réseaux sociaux :
Le patron de la multinationale Facebook l’annonçait dès 2021 : les contenus politiques ne sont plus les bienvenus sur la plate-forme qui compte 2,5 milliards d’utilisateurs. Depuis 2023, de nombreuses pages engagées ont été rendues invisibles par Facebook, voir même purement et simplement supprimées de la toile.
C’est aussi le cas de Contre Attaque. Depuis l’automne 2022 notre audience, qui avait déjà connu une très forte baisse, s’est littéralement effondrée. Notre page est devenue quasiment invisible et les images de répression que nous diffusons sont régulièrement censurées par la plate-forme, ou « masquées ». Facebook nous signale que ce type de contenu n’est pas « interdit » mais qu’il peut « choquer » par sa « violence » et qu’il faut donc le dissimuler au public. À présent, la page est classée « rouge », « à risque », et un bandeau nous annonce qu’elle pourrait être supprimée définitivement à la moindre « infraction », selon les critères de Facebook. Pas plus tard que ce jeudi 27 juin 2024, Facebook a censuré notre article sur la présence de néo-nazis chez les CRS, tirée d’une enquête du Canard Enchaîné. Cet article, sourcé, a été qualifié de « fake news » et supprimé sans autre forme de procès.
Pour continuer de s’auto-organiser les réseaux sociaux ne sont clairement pas une solution dans le marasme qui arrive. Mais les possibilités de voir des sites comme labogue.info coupés sont réels [6]. C’est pourquoi il est préférable de s’organiser dès maintenant. Si ce n’est pas encore fait, tu peux télécharger le navigateur sécurisé TOR qui te permettra de contourner les blocages de sites en plus de t’apporter plus de sécurité. Tu peux aussi enregistrer la page onion de labogue (accessible uniquement via TOR) pour y accéder quoi qu’il arrive :
http://tfr3sf5g2cdc3qmnqkx2hjzidpqrihsu5uhjxhpsldrkekkkkyku7gad.onion
Pareil pour celle du réseau mutu :
http://5vm36z3rhyjzrhixrao557fsyu2n2hgvu5oetjw6su4btc5svrbfwjqd.onion
Sur internet comme ailleurs, organisons-nous, préparons-nous.
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