Appel à soutien de nos camarades ! (version diffusée en Limousin)
Le lundi 9 septembre prochain à 14 heures au tribunal judiciaire de La-Roche-sur-Yon, deux de nos camarades sont convoqué·es devant la justice pour avoir prétendument dégradé des vannes de raccordement d’une bassine vendéenne. Une fois encore, les moyens d’enquête mis en œuvre sont démesurés pour des faits dérisoires (un coût estimé des dégradations de 2 500 €) et témoignent de la volonté manifeste de ce gouvernement de produire des coupables à tout prix. Une fois encore, ce furent des dizaines de flics mobilisés, des balises sous les voitures, des écoutes téléphoniques… bref des moyens d’enquête dignes de l’antiterrorisme.
Le procureur poursuit nos camarades, alors que les raisons d’être en colère en voyant notre avenir mis en péril sont nombreuses !
Les bassines de Vendée, parmi les premières mises en service en France, sont des projets écocidaires qui participent à accroître les conséquences du réchauffement climatique sans offrir de solution pérenne à nos agriculteurs ! Au contraire, on s’enfonce dans un système qui s’effondrera dans quelques années, quand il n’y aura plus assez d’eau pour remplir les bassines. S’opposer au pillage des ressources en eau potable ce n’est ni plus ni moins que montrer aux irrigants la réalité à laquelle ils seront bientôt confrontés : l’absence d’eau au bout du tuyau.
Il est temps de trouver des solutions alternatives, qui permettent de diminuer l’irrigation, voire de s’en passer. Les méga-bassines sont loin d’y inciter les agriculteurs (*).
En Vendée, le modèle agricole dominant est toujours le même : on irrigue l’été et, en hiver, on pompe intensément pour remplir les bassines en même temps qu’on empêche le rechargement des nappes en évacuant artificiellement les crues d’hiver pour pouvoir semer. Résultat : l’écosystème du marais poitevin est bouleversé, la rivière de l’Autise est à sec chaque été, la mer pénètre dans le marais et inverse les flux.
Le dérèglement du cycle de l’eau et du cycle de la vie y est total. La démesure y est la norme !
À elle seule, la bassine d’Oulmes Nord fait près de 4 fois la taille de la place Napoléon de La-Roche-sur-Yon et a la même contenance que 174 piscines olympiques.
En Vendée, même l’eau potable est menacée et c’est notre survie qui est questionnée !
Les irrigants prélevant intensément dans les nappes phréatiques, l’eau potable vendéenne sera demain de l’eau recyclée issue d’usines de retraitement des eaux de nos égouts (https://www.vendee.fr/actualite/programme-jourdain-recycler-les-eaux-usees-en-eau-potable-en-vendee).
Le prétendu « modèle vendéen » qu’ils souhaitent exporter partout en France vient pourtant d’être condamné par la justice !
La justice vient elle-même de constater que, sur le territoire de la bassine d’Oulmes Nord, les irrigants pompent beaucoup trop d’eau dans les nappes phréatiques ! Le tribunal administratif de Poitiers a en effet une nouvelle fois jugé que le volume de prélèvements autorisés dans les nappes, notamment pour le remplissage de la bassine d’Oulmes Nord, est « contraire au principe de gestion équilibrée et durable de la ressource en eau » et l’a déclaré tout simplement illégal (https://poitiers.tribunal-administratif.fr/decisions-de-justice/dernieres-decisions/prelevement-d-eau-pour-l-irrigation-dans-les-bassins-versants-du-marais-poitevin-nouvelle-annulation-de-l-autorisation-pluriannuelle).
Toute personne qui s’oppose aux systèmes des bassines a mille raisons de le faire face à des institutions qui ferment les yeux devant l’évidence scientifique.
Venons nombreux et nombreuses soutenir nos camarades et dénoncer cette répression politique aussi mortifère que les bassines !
Rendez-vous lundi 9 septembre prochain à 13 heures au tribunal judiciaire de La-Roche-sur-Yon au 55 boulevard Astride Briand.
(*) La chambre d’agriculture admet elle-même que « Dans le bassin Autizes-Vendée où l’irrigation a été sécurisée par substitution entre 2010 et 2020, la progression des surfaces de légumes secs sans irrigation a été trois fois moins importante que dans le bassin Sèvre-Mignon » (https://deux-sevres.chambre-agriculture.fr/fileadmin/user_upload/Nouvelle-Aquitaine/103_Inst-Deux-Sevres/Documents/2023.11.SNM_Infographie_Perspectives-V2.pdf).
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