Le Magasin général de Tarnac est une épicerie-bar rurale reprise en 2007 par un petit groupe d’amis liés par des désirs politiques. C’est un lieu de rencontres quotidien pour nombre d’habitants du bourg et des alentours. Ce lieu commun compte une épicerie, un camion de ravitaillement, un bar, une cantine quotidienne, une bibliothèque, une salle de jeux pour enfants, des bureaux associatifs... C’est un espace de vie et d’activités (concerts, projections, débats...) pour toutes celles et ceux qui cherchent à s’organiser collectivement sur la commune de Tarnac et au-delà.
C’est le principal espace public du village de Tarnac, 350 habitants, situé au cœur de la Montagne limousine.
Le resto ouvrier s’est progressivement mué en une cantine coopérative. Aujourd’hui une trentaine de personnes participe aux différentes tâches qui font le quotidien de cette institution villageoise.
D’un simple commerce de proximité, nous sommes passés à un espace d’approvisionnement et de distribution, en partie bio et local pour tous les habitants ainsi que pour la cantine scolaire, la maison communale, les personnes âgées, sans mobilité ou isolées.
A sa manière et à son échelle, le Magasin général est un endroit de rencontre et de réflexion permanent à la fois enraciné et soucieux du monde.
Les locaux, loués depuis onze ans, vont être rachetés par une société civile immobilière « Club communal » détenue et gérée par les associations qui animent ce lieu. Nous voulons en faire une propriété collective pour pouvoir nous lancer sereinement dans la rénovation, le réaménagement et la mise aux normes des lieux. Nous avons besoin de 45 000 euros pour payer la première tranche du rachat dès décembre 2018 (puis 100 000 euros pour le printemps 2019). Un coût conséquent se rajoutera au rachat pour les travaux de tout le bâtiment.
Détails du projet
Nous sommes arrivés en 2004 à Tarnac. Petit groupe d’amis liés par des désirs politiques, nous venions à la rencontre de ce territoire, de son histoire, de sa tradition de résistance. Nous percevions dans cette montagne un terreau fertile pour cultiver ces liens qui donnent la force d’agir dans le monde. Nous voulions construire des lieux d’expérimentation et d’organisation capables de résonner, d’amplifier les circulations entre celles et ceux qui créent, qui luttent, bref qui s’efforcent de bien vivre. Depuis ce village du Plateau de Millevaches, certes minuscule et enclavé alors que nous rêvions de bouleverser le monde tel qu’il est, nous nous échinions, à notre mesure, à fissurer la désastreuse hégémonie capitaliste, à la fois en nous et autour de nous. Si quelqu’un nous avait dit alors que trois ans plus tard nous allions reprendre un petit commerce rural, nous aurions peut-être ri de cette idée incongrue.
Pourtant en 2007 nous avons repris l’épicerie-bar du village. Nous l’avons repris en l’état, avec son camion de tournée qui chaque jour arpente les routes étroites du plateau pour approvisionner les villageois en denrées de base. Son bar avec ses habitués, qui semblaient y avoir élu domicile. Son épicerie, une boutique à l’ancienne avec ses rayonnages, sa caisse enregistreuse, son jambon à la coupe, ses chaussettes et ses boîtes de cassoulet. Nous nous sommes jetés dans cette aventure à laquelle rien ne nous prédisposait pour ne pas voir disparaître le dernier lieu public de ce village, et qui avait été pour nous une porte d’entrée chaleureuse lors de notre arrivée sur le Plateau. Il nous a semblé que sa fermeture aurait été comme une petite mort pour cette commune que nous avions choisie pour poser nos valises.
A peine plus d’un an après la reprise, en novembre 2008, une opération de police « antiterroriste », qui mena à de nombreuses perquisitions et arrestations, frappa le collectif qui avait entre autres choses repris l’épicerie. Cette affaire et son retentissement médiatique marqueront son image pour longtemps. Mais là où il s’agissait d’abord pour le pouvoir de les détruire, les liens se renforcèrent pour faire face à l’adversité, prenant pour base ce lieu commun, le Magasin général de Tarnac.
Un bar et une cantine
Si le Magasin reste un lieu de rencontres quotidien pour nombre d’habitants du bourg et des villages, autour d’un verre, d’un repas, d’une liste de courses, la reprise collective de l’épicerie-bar a amené quelques transformations. Le resto ouvrier s’est progressivement mué en une cantine coopérative. Aujourd’hui une trentaine de personnes participe de manière volontaire aux différentes tâches qui font le quotidien de cette institution villageoise. Bien souvent, aujourd’hui, la salle du bar semble trop étroite devant le nombre sans cesse croissant de celles et ceux qui se retrouvent aux multiples concerts, repas, fêtes et conférences. Depuis 2007, des centaines de chasseurs, d’étudiantes, d’ouvriers, de paysannes, de voyageurs, d’exilés, de révolutionnaires et de cyclotouristes du monde entier se ont accoudés au comptoir, ont cassé la croûte sur nos tables. C’est ainsi qu’a mûri, au gré de l’évolution des usages, l’idée d’un « Club Communal ». Un lieu commun pour les habitants anciens et nouveaux de la commune et ses environs, un lieu-relais pour nombre de dynamiques en cours dans la Montagne limousine, une porte ouverte aux passants. Un service communal qui ne soit pas juste un lieu de commerce, de service, de convivialité, de musique ou d’organisation, mais tout ça à la fois.
A sa manière et à son échelle, le Club communal se veut un endroit de rencontre et de réflexion permanent à la fois enraciné et soucieux du monde. Nous cherchons ici à garder un lien vivant avec le passé, avec la mémoire des montagnes alentours, tout en ouvrant l’espace d’un avenir possible, entre ce qui est là, les gens, les gestes, les histoires, la langue, les chansons, le manger, le penser, les paysages d’ici, ce qui vient, par goût, nécessité ou hasard... et tout ce qui nous tombe sur la tête avec lequel il nous faut composer ou qu’il nous faut combattre.
Une épicerie
A sa manière et depuis longtemps, l’épicerie assure une forme désuète mais réelle d’indépendance villageoise : le dépôt assure l’approvisionnement du village en produits de base pour qui ne se fait pas à l’idée de faire cinquante kilomètres en voiture chaque fois qu’il faut « faire bouillir les pâtes ». Avec le rachat des murs et le réaménagement des lieux qui suivra, le moment est plus qu’approprié pour pousser plus avant, jusque dans l’achalandage des rayons, notre désir d’un plateau qui assure de multiples manières sa propre subsistance, de la bouteille de lait aux rutabagas. Ce travail se fait déjà, à son rythme, en lien avec les initiatives diverses autour de nous. Nous nous plaçons quant à cela dans le sillage des perspectives d’autonomisation et de relocalisation de la production et de la distribution des denrées à l’échelle du territoire, telles qu’elles sont régulièrement débattues au moment des Fêtes de la Montagne limousine.
Un espace de vie
Le bâtiment du Magasin général de Tarnac est également un espace de vie et d’activité pour toutes celles et ceux qui cherchent à s’organiser collectivement, à différents niveaux, sur la commune de Tarnac et alentours. Plusieurs usages collectifs existent déjà, comme une bibliothèque, des bureaux associatifs, une salle de jeux pour les enfants, des espaces de travail. Nous imaginons aussi d’autres usages que les travaux de transformation des étages de la partie réserve devraient rendre possible : une salle d’activité « modulable » (ciné, réunions, groupes de travail…), et salle « logistique » où devraient être stockés et rendus accessibles divers matériels destinés à l’organisation d’événements festifs ou culturels, de débats, de réunions.
A quoi va servir le financement ?
Idéalement, ce financement participatif doit nous permettre de soulever les 45 000 euros exigiblent dès décembre 2018 qui correspondent à la première tranche de l’achat des murs du MGT.
N’hésitez pas à nous communiquer votre adresse postale, pour que nous puissions vous faire parvenir la brochure d’appel à dons du fonds de dotation Les Amis de la commune de Tarnac au printemps 2019.
En 2017, nous avons créé la SCI Club communal afin d’acquérir des biens immobiliers à usage collectif (logements, ateliers, lieux d’activités). Les associations Bourgeons de rosiers et La Cantine sont les seuls porteurs de parts de cette structure (à 50 % chacune). L’argent récolté par ce financement participatif permettra à l’association La Cantine d’augmenter sa participation dans la SCI Club Communal afin de permettre à cette dernière d’acquérir le Magasin général de Tarnac.
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