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Les gilets jaunes bloquent tout !

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Petite visite un peu avant 20 heures, jeudi soir 13 décembre, au rond-point de « Chronodrive » en zone Sud-Romanet à Limoges où un rendez-vous pour une action a été fixé. Une cabane digne d’un zadiste est fièrement plantée en haut de la butte où l’on accède par des marches creusées dans la terre et consolidées par des lattes de bois. Confortable et presque spacieuse, poêle, cuisine, fauteuils et même des guirlandes alimentées par un groupe électrogène. Petite terrasse, des chiottes secs dehors. Dedans ça blague, ça discute. Du discours de Macron qui n’a fait que renforcer la rage, de ses mesures ridicules, des débats internes au sein des gilets jaunes, parfois rudes, de la solidarité, de la convivialité. Et même de la Commune de Paris et de la grève générale. « Tata » éclaire la soirée par sa détermination sans faille. Plusieurs personnes viennent comme nous pour la première fois. Les gens sont accueillants et souriants. Tout le monde se dit bonsoir et s’appelle par son prénom. Somme toute, un piquet de « grève » chaleureux.
On va aux infos, l’idée est de bloquer des zones commerciales pour impacter des points économiques. C’est-à-dire des endroits qui touchent au portefeuille de l’État et des entreprises et éviter de faire chier les gens.
C’est parti, on va à Family Village pour bloquer une entreprise de transport alimentaire et logistique, la STEF (entreprise spécialisée dans le transport et la logistique du froid pour tous les produits agroalimentaires et thermosensibles, « leader européen logistique sous température dirigée »). En gros, en bloquant ces flux, on empêche l’approvisionnement en produits frais pour les différents clients (agroalimentaire, collectivités, grossistes, etc.). L’idée est intéressante on y va ! On passe par l’autoroute et on improvise une opération escargot pendant quinze minutes sur l’A 20.

On arrive au point de rendez-vous, on est une bonne cinquantaine. La police n’est pas encore là et on bloque les camions. Au départ, l’idée était de faire un barrage filtrant mais il y a avec nous des gens qui ont bossé dans le transport. Ils nous disent qu’il faut bloquer totalement. C’est ce que nous faisons ! Les camions s’arrêtent. Leurs chauffeurs viennent parfois boire un café en enfilant un gilet jaune. Ils nous disent qu’ils ont l’habitude. Ils ont déjà été bloqué trois heures à Toulouse, par exemple.
La police arrive. Contrairement à leur habitude, ils ne viennent qu’à trois voitures et sans être équipés. Ils ont certainement pas eu l’ordre de provoquer les manifestants. En apparence, ils ont l’air sympathiques. Certains discutent avec eux... Le brigadier chef de la police dispense ses « bons conseils » et dit que nous sommes pacifistes et qu’ils ne feront rien... Même si plusieurs fois il glisse qu’il fera usage de la force si nous n’arrêtons pas de bloquer les camions...

Certains discutaient avec la police, mais qu’est-ce qu’ils se disaient ? Encore une fois, ils négociaient avec eux pour « alléger » le blocage... C’est ce qui est arrivé à se faire. La police s’est disposée d’une telle façon que nous ne pouvions plus bloquer. Merci au chefs autoproclamés pour cette manœuvre d’autosabotage ! Mais certains restent encore déterminés et on continue d’empêcher les camions de passer ! Ou du moins de filtrer très lentement. Et ça jusqu’à une heure du matin. Une épine dans le pied qui peut faire mal et même s’infecter !

Le retour se fera sans problème.

Prochains rassemblements :
demain samedi 15 décembre, 14 heures, à Limoges, carrefour Tourny.
Dimanche 16 à 10h, rendez-vous devant le magasin Maison du monde à Boisseuil pour une opération coup de poing toute la journée.