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Un parc d’abomination à Chauffaille (Coussac-Bonneval)

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T’as pas quarante millions d’euros ? c’est pour ravager le domaine de Chauffaille.

Frère le campagnol amphibie de Chauffaille nous prie de lui venir en aide.

Un capitaliste dépourvu de capitaux souhaite bâtir un parc d’attraction. La construction se ferait dans le domaine agricole et forestier de Chauffaille sur la commune de Coussac-Bonneval. C’est un site remarquable, avec des paysages magnifiques, qui héberge frère le campagnol amphibie parmi d’autres espèces protégées.

On souhaite que des naturalistes aient la même idée que les « Naturalistes en lutte » de Notre-Dame-des-Landes. Leurs années de travail opiniâtre à recenser les espèces, tant végétales qu’animales, a bien aidé à gagner le combat. En démontrant l’intérêt biologique de ces zones naturelles méprisées. Peu sensibles aux discours de Macron et son monde, le campagnol amphibie, la chouette chevêche et la prêle des prés ne font rien qu’à être pas rentables.

Idée de génie, ce projet de parc d’attraction est au cœur du Limousin dépeuplé, bien loin des hordes de consommateurs espérées, ce qui n’est pas la meilleure garantie d’un grand succès. L’argent public investi par des élus si faciles à berner — suffit de parler « développement économique » et « retombées » connexes — sera encore de l’argent jeté aux orties (qui préfèrent une fertilisation azotée). Si ce parc est un échec économique, comme Mirapolis (à 30 km de Paris) l’a été, le contribuable, toujours sympa, passera une deuxième fois à la caisse pour casser et déblayer le béton. À Mirapolis, 28 ans après la fermeture, il reste encore du béton à casser. Et, ce cher contribuable si prompt à être taxé de poujadisme, a toujours des factures à payer...

Mais on ne refera pas un paysage dévasté, on ne replantera pas des arbres centenaires, on ne refera pas le tracé naturel de la rivière et on ne reverra pas notre frère le campagnol amphibie pêchant tranquillou ses tartines dans son ruisseau. Tu comprends maintenant pourquoi frère campagnol demande le jumelage urgent de Chauffaille avec Notre-Dame-des-Landes…

Pour montrer notre opposition absolue au projet de parc de loisir à Chauffaille de Coussac-Bonneval nous ferons au mois de mai un jeûne public du vendredi 17 mai au matin au lundi 20 mai au matin.

Le jeûne (abstinence de toute nourriture pour un temps déterminé) est une manière non-violente (la seule violence est exercée sur soi) de montrer sa détermination et s’engager dans une telle action ne peut être que mûrement réfléchi ; on ne le fait pas pour un oui pour un non mais pour quelque chose qu’on juge essentiel et sans compromission possible.

C’est ici le cas. Nous pensons que l’aboutissement de ce projet serait en tout, quelles qu’en soient les modalités ou aménagements, une catastrophe irrémédiable pour le site de Chauffaille et tous ses alentours, proches ou lointains. Qu’ils le sachent bien, les habitants de Saint-Julien, Lubersac, Montgibaud, Meuzac seraient tout autant – si ce n’est plus – concernés que ceux de Coussac ; mais, de toute façon, cela concerne tout le monde, ici ou ailleurs.

Nous invitons les gens à y réfléchir sérieusement tant qu’il en est temps, à venir discuter avec nous pendant ces trois jours (ceux qui ont menacé de nous tuer sont dispensés de visite), nos amis et toutes personnes convaincues à venir nous soutenir, soit par leur présence un moment, soit par un jeûne d’accompagnement d’un jour (ou plus ! nous ne tenons pas à l’exclusivité de ce geste) ; on peut rester tard dans la nuit, venir tôt le matin. Il faut qu’à l’issue de ces trois jours, les promoteurs de ce projet et leurs soutiens politiques sachent qu’une réelle opposition existe et qu’elle n’abdiquera pas.

Nous serons à Coussac dans la cour de la gare, gare fermée depuis longtemps que j’ai assidûment fréquentée durant cinquante ans. La nuit, des lanternes indiqueront en ce lieu notre présence active et pacifique.

Le samedi, une marche symbolique partant à 15 heures de l’esplanade du château de Bonneval nous mènera jusqu’à celui de Chauffaille. C’est à peu près sept kilomètres aller-retour.

Nous demandons à chacun de mesurer l’enjeu de cette action et de diffuser cette information le plus largement possible. (Jan dau Melhau et Brigitte Fleygnac)