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Lettre ouverte aux blouses blanche de ce samedi à Limoges

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Chers médecins, gastro-entérologues, infirmiers et infirmières, personnels soignants, etc., qui vous êtes courageusement mobilisés sous la pluie ce samedi 30 novembre à Limoges pour défendre l’hôpital public ;
Vous qui vous êtes courageusement dispersés vers 16 h 30 à l’arrivée d’un groupe d’environ 200 personnes, dont beaucoup portaient des gilets jaunes, qui venaient vers vous depuis la gare malgré ce temps pourri pour rejoindre la place Denis-Dussoubs que vous occupiez ;
Vous qui êtes alors partis presque en sifflotant (hormis de rares âmes généreuses), jetant même à l’une des personnes qui voulaient vous rattraper un très mépris-de-classe : « Non mais on ne veut pas converger avec vous » ;

NON MAIS ÇA VA PAS LATE ?

Y a des usagers de l’hôpital qui courent vers vous pour vous soutenir, et vous vous dispersez sur ordre de la police et/ou de vos meneurs ?

Vous êtes sérieux ?

Vous affichez en « Une » de l’article de France 3 du soir une très belle banderole « Rejoignez-nous », et vous crachez sur la cavalerie ?

Vous êtes sérieux ?
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Vous êtes au courant qu’à Ussel, la suppression d’un service de médecine a été suspendue suite à une mobilisation largement accompagnée par les gilets jaunes ?
Vous savez ce que ça fait, de faire une heure de marche sous la flotte pour vous rejoindre, alors qu’on vient de débarquer en gare pour préserver et améliorer le service public du train – encore un combat des gilets jaunes qui concerne tout le monde – et d’être accueillis comme vous l’avez fait ?

À Ussel, c’est sûr que le personnel de l’hôpital a commencé, comme vous, à voir le monde avec les images que le pouvoir lui met dans la tête. À craindre l’arrivée d’un soutien qui était soi-disant demandé. À appeler au calme en voyant la foule rassemblée, de peur que la réunion de négociation soit annulée (elle ne le fut pas cette fois-ci... contrairement à ce soir plaisant où LaREM n’a pas pu faire sa pub à la « Maison du peuple » de Limoges malgré l’appui des cadres de la CGT).
Mais à Ussel, on est venus, on a insisté, et on a fini par faire entendre à ceux qui se mobilisaient avec des réflexes sectoriels que s’ils avaient besoin du plus grand nombre, eh bien il était là. Ça a marché au moins cette fois-là. Un peu comme les cheminots et les collectifs d’élus ou d’habitants qui ont contribué à organiser le rassemblement à la gare ce samedi, tiens. D’ailleurs ça commence à avoir de la gueule.

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Nous sommes usagers du train. Nous sommes usagers de l’hôpital public. Nous sommes usagers de toute cette société, même, tiens. Nous sommes M. et Mme tout-le-monde, qui demandent juste avec vous qu’on arrête de prendre les gens pour des cons, et qu’on nous rende justice.

Tous ceux qui invoquent la convergence aujourd’hui devraient comprendre qu’elle ne se fera pas forcément sur leurs bases, surtout si elles restent cantonnées à des approches sectorielles ou avide de pouvoir. Se rencontrer, s’allier, ça demande de se déplacer et de s’ouvrir à l’inconnu – même s’il porte un gilet jaune, ce gilet devenu sale à cause du récit dominant autant que des journées passées dehors à se battre pour ses droits et sa dignité. Ce gilet qui pourtant a d’abord été – et n’a jamais cessé d’être – la convergence en actes.

Une « grève générale » sérieuse s’annonce pour le 5 décembre. Les cadres des différents secteurs n’ont pas l’air de vouloir une convergence réelle mais qui décide ?

On arrête de déconner ?

Avec rage (et le reste je sais pas)
un « gilet jaune » un peu usagé

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(Image France 3 Nouvelle-Aquitaine... ou bien un fake ?)



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