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Con finement

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Poésie « plateaunique » envoyée des Millevaches

con finement
con fusion
con sciences
con fiance
con plicité

ça sent la connerie tout ça
mais bon
je vais essayer de développer

de corona virus en confinement
comme après un Bataclan
certaines « mesures » décidées, imposées, plus ou moins justifiées, plus ou moins compréhensibles… me gênent

j’aurai besoin de sons de cloches dissidents
mais il y a peu de pensées contradictoires qui arrivent à mes oreilles
sinon les cris du fou dans ma nuit
sinon les grincements de dents de quelques zamiEs

moi
mon histoire de corona commence en Suisse, à Bâle, il y a quelques semaines.
les bars sont encore ouverts mais le méga carnaval est annulé.
sur le balcon, devant moi : le « campus » Novartis, ville dans la ville du géant de l’industrie pharmaceutique.
la bonne blague ?
un lien ?
mais lequel ?

et puis mon histoire corona continue maintenant dans mon village du Limousin, sur le plateau de Millevaches : il y a les potes qui se confinent et celleux qui s’en branlent.
petit choix…
comme tous les autres petits choix de ma petite vie de merde…
et celui-là me pose problème pasque les autres, les potes, ne font pas le même que moi (comme d’autres choix d’ailleurs, par exemple autour de la vaccination ou des drogues ou du véganisme)
beaucoup se confinent.
et pas moi.

pourquoi se confiner ?
pour moi ce petit choix mêle peurs, prétentions révolutionnaires, connaissances scientifiques et complicités.

et nous qui sommes d’habitude si méfiants de ce pouvoir, sur ce coup-là : on a bien marché au pas…

continuons à démêler ça (je me nouvois, ça fait style !) .

mes peurs ?
la peur ne m’aide pas trop à penser.
mais en vrai, depuis 1 mois : aucune angoisse.
ma vie continue comme d’hab. calme et tranquille. musique branlette et volupté.
leurs histoires de guerre, de virus et de confinement ne m’affectent pas des masses.

mes prétentions révolutionnaires ?
il y a cet Etat
ce système
cet empire
cet hétéropatriarcapitalisme de merde
qui a largement fait les preuves de sa nocivité... et de sa puissance.
alors quand ces connards obligent au confinement j’ai du mal à m’y résoudre.
désobéir à des ordres liberticides venant de crevards me semble assez basique.
on commencera à vous croire quand vous arrêterez vos conneries, vos contrôles au faciès, votre culture du viol, vos jugements de classe, votre médecine à 6 vitesses...

exercice « je me réfère souvent à ce vieil adage » :
tu fais le choix du confinement : serais-tu plutôt « mûrir sous la glace » ?
ou tu l’envoies chier : tu serais alors du genre « se rendre ingouvernable »… ?

mes connaissances scientifiques ?
je ne connais pas tout, comment me faire une idée sur… les éoliennes, la vaccination… cette épidémie ?

ma culture scientifique ?
elle s’appuie sur quelques vieux souvenirs :

je pense à ces témoignages d’experts scientifiques qui clament surtout leur humilité face à la complexité du monde et disent ne pas savoir grand-chose (un Hubert Reeves en astrophysique ou un Albert jacquard en génétique)
je pense à comment une découverte scientifique pose souvent plus de questions qu’elle n’apporte de réponses (Michel Brunet et son Toumaï en paléontologie), …)
je pense à Steven Jay Gould, un paléontologue qui se penche sur le peu de chance qu’il a de survivre à son cancer « d’après les médecins »… mais il fouille des études « scientifiques » sur ce cancer et arrive à des conclusions opposées à celles de ces médecins… et bien plus réjouissantes !
je pense à Henri laborit qui décrypte nos comportements et nos réactions face à un stress, comme les rats de ses expériences : la fuite ? la lutte ? l’inhibition ?
je pense à de fameuses impostures « scientifiques » publiées dans des revues très sérieuses qui montrent les travers d’un système (qui et comment publie-t-on ?)
je pense à cette copine du CNRS de Poitiers qui m’explique le choix de son sujet de thèse en biologie moléculaire végétale : « En gros on fait tout ce qu’on veut en OGM… mais le soja, on n’y touche pas : chasse gardée des USA ! »
je pense aux recherches sur l’homéopathie… financées par Boiron : la vraie vérité bien enfouie derrière les financements des laboratoires de recherche ?
j’ai de lointain souvenirs des cours de parasitologie qui racontent les virus les microbes le vivant... des interactions plus ou moins durables entre des êtres, des équilibres complexes, fragiles... entre prédation et symbiose, struggle for life et entraide. ce qui m’amène à croire que, par exemple, on ne devrait pas jouer à éradiquer un microbe que l’on décrète « parasite » à coup d’antibiotiques ou de vaccins sur des millions de mammifères que l’on décrète « supérieurs », pasqu’on ne fait que sélectionner les plus balèzes de ces bactéries/virus… qu’on retrouvera demain, ronronnant de joie, dans les poumons de mon copain, comateux, agonisant en soins intensifs.

donc, comme moi, nos scientifiques ne connaissent pas tout.
et puis nos scientifiques, comme moi, n’écrivent pas de nulle part.
souvent ils sont mâles, blancs, bien portants, riches, hétérosexuels… ils écrivent de ce continent-là. avec ce regard-là. regard de dominants.
douter des histoires racontées par les dominants me semble une base saine.
l’exercice du doute et la possibilité d’une critique : les bases d’une démarche scientifique.

pour comprendre la pirouette d’un choix : des petites histoires

dans mes choix, les quelques arguments scientifiques peuvent être profondément éclairés par le politique, l’économique, le social. et inversement. je me comprend. c’est déjà ça.

il y a des histoires de vaccination : j’ai entendu qu’elle était le sauveur et qu’elle était le poison
j’ai surtout entrevu qu’elle brassait des masses de thunes de bâtard

il y a des histoires de nucléaire : j’ai entendu qu’il était le sauveur et qu’il était le poison
j’ai surtout compris que ça pillait l’uranium du tiers-monde, ça polluerait la terre pour une longue éternité, et que ça brassait aussi des millions …

il y a des histoires militaires : des Rafales, des sous-marins, des porte-avions pour niquer les méchants pour protéger les bons
pareil : des histoires de millions (combien de masques ? combien de lits en réanimation ? combien d’hôpitaux ?)

il y a des histoires d’amazonie, quelques yanomamis passéEs à travers les gouttes de mercure d’un colonialisme varioliqueux, à qui il faudra urgemment raconter ces histoires (=les civiliser... au moins un peu les éduquer)

il y a des histoires de confiner la fRance face à l’invasion… de migrants : des histoires de sports d’hiver à Montgenèvre où des exiléEs s’époumonent à jouer au chat et à la souris avec la police des frontières tandis qu’on comptabilise les noyades de celleux qui se sont retrouver à passer par la mer

il y a des histoires de maladie tropicale, le paludisme, qui tue 1 200 personnes par jour (500 000 en 2019). on sait le soigner depuis belle lurette mais sauver des vies de pauvres Africains n’est pas la priorité de ce confinement.

il y a les histoires d’un beau système de santé en déclin. mes soins dentaires trop chers. des ophtalmos injoignables... tiens, coïncidence, pour la première fois de ma petite vie, je n’ai pas de mutuelle cette année !

il y a des histoires de foi (pour croire aux histoires il en faut à la fin) dans un film sur la juge Ginsburg, une des juges de la Cours suprême américaine qui, avant de décider le bien et le mal, jurent sur le God (pas le ceinture). allah là ! je m’y perd un peu !

wouah : plein d’histoires

alors : faire confiance et croire… à quelle histoire ?

donc pour moi c’est difficile d’y croire à ces histoires racontées par les « dominants »
elles puent
au mieux la généreuse imposture
souvent la multinationale véreuse, fer de lance d’un fucking progrès

à la fin on me dit que c’est pourtant évident et simple : se confiner pour « sauver des vies »
ah.
ok.
simple.
mais c’est une décision politique qui n’a rien d’une démarche scientifique.
ça s’appelle un dogme. genre un rouleau compresseur univoque.
donc la décision étatique de confinement, éclairée par un conseil scientifique (aussi impartial et libre qu’un David Pujadas ou qu’un Jean-Pierre Pernot) est une décision politique et pas « scientifique ».

si c’est la guerre ??? ouaiche gros : ça l’a toujours été !
et ta rhétorique sécuritaire on la connaît : stratégie du choc, ennemi intérieur, les méchants terroristes, l’état d’urgence et pis ton kärcher…

et blablabla…

après les yanomamis, j’imagine que nos experts épidémiologistes partiront prêcher la vraie histoire de l’épidémie coronavirus aux bouseux mexicains qui grattent la terre d’un caracole du Chiapas plutôt que de rester confiner et de touitter leur mère au bord d’une piscine à Saint Barth (reconstruit après la méchante tempête, ouf !)

on marche sur la tête

enfin : nos complicités...

c’est peut-être juste les « modalités » de ce confinement qui m’échappent.
si on fait tout pareil sans s’embrasser, à 2 mètres de distance… jsuis ok (ça ne change pas grand-chose à ma vie)
se laver les mains, se moucher dans le coude… quand on a la crève s’isoler… jsuis cho ! (ça ne change rien dans ma vie)
j’imagine que certainEs solitudes pourront même se rapprocher, voir se caresser au gel hydroalcoolique. (choupinou)
j’imagine que certainEs s’équiperont de combinaisons latex, de gants, de digues dentaires et mettront même une capote pour niquer (bof)
j’imagine que la masturbation va être enfin glorifiée… et planétairement régner (c’est déjà toute ma life !)

le confinement ne changera donc rien à nos vies… de privilégiéEs.
mais le confinement aura des conséquences désastreuses pour toutes celleux déjà dans la précarité : la famille nombreuse dans sa barre d’immeuble de banlieue, les 200 migrants du squat d’à côté, la mère isolée et ses 2 bébés, les prisonniers, les fous…
et bien sûr ce sont ces mêmes précaires qui morfleront de l’effondrement économique à venir… (c’est vrai que la double-peine illes connaissent bien !)

nous sommes sur terre ça c’est sans remède
il nous faut vivre ensemble
prédateur et proie
microbe et géant
pédophile et enfant
riche et pauvre
noir et blanc
femme homme LGBTQI.... tout un alphabet !

choisir son camp, ses complicités

le programme est donc inchangé :
répandre le virus de l’anarchie et de la convivialité.
danser.
et à l’occasion s’enivrer
d’alcool
ou de md

exercices :
on s’achète des masques ou des LBD 40 ?
on se lève on se casse et on vous emmerde.... ou on reste assisE à applaudir ?
on partage les nouilles qui nous bordent le cul ou on s’offre une villa à la mer ?
on se confine ou on ouvre nos frontières ?