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Faux-la-Montagne surfliquée

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Magali Debatte, préfète de la Creuse depuis juin 2018, est célèbre pour son acharnement, dès sa prise de fonction, à expulser les Soudanais, réfugiés sur le plateau de Millevaches, dans les bras de la dictature d’Omar el Bechir. Elle a échoué dans cette tâche mais est toujours en poste.
Avec son ex-secrétaire Olivier Maurel [1], parti depuis sévir en Auvergne, elle a gardé de cet épisode une obsession peu professionnelle contre Faux-la-Montagne et les alentours. Ce secrétaire a ouvertement affirmé à la maire qu’il était « en guerre » contre la commune. Localement l’effet est paradoxal, avec des journalistes venus d’ailleurs qui encensent régulièrement les « alternatives locales », tandis que plusieurs services de l’Etat s’acharnent contre ces mêmes pratiques.
Magali Debatte s’illustre pendant ce printemps du coronavirus en utilisant l’état d’urgence sanitaire pour placer les habitants de Faux-la-Montagne dans un état de siège. Depuis début avril, le taux de contrôles par habitant et de survols militaires a explosé. Philippe Vincent, lieutenant-colonel commandant du groupement de gendarmerie du département, place chaque jour plusieurs véhicules (identifiables et banalisés, des brigades locales et du PSIG) sur différentes routes en même temps et fait survoler le territoire par plusieurs hélicoptères. Cette débauche de moyens n’a rien à voir avec de quelconques circonstances particulières de diffusion du coronavirus dans le coin : comme partout, personne, à part les plus riches, n’a accès à des tests. Et, évidemment, personne non plus ne se rend dans les rares et lointains hôpitaux ayant survécu à la destruction du système de santé.
A Faux-la-Montagne, comme dans de très nombreuses communes de France, préfecture et gendarmerie, très loin de s’occuper de santé publique, s’amusent, avec l’état d’urgence, à une sorte de discrimination positive : mettre la pression sur les habitants qu’ils n’aiment pas.


P.-S.

Photos : Philippe Vincent, lieutenant-colonel du groupement de gendarmerie de la Creuse (photo France Bleu Creuse) et Magali Debatte, préfète de la Creuse (photo préfecture de la Creuse).


Notes

[1Spécialiste de la répression des mutineries carcérales, il aurait provoqué la sidération de ses camarades et son instituteur en déclarant dès la grande section de maternelle « quand je serai grand, je serai gardien de prison ».