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Les coupables de l’incendie rue de la Boucherie retrouvés

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La mairie de Limoges mène l’offensive réactionnaire suivie de près par des associations de commerçants, des médias et certains habitants. Ils désignent l’ancien squat, et surtout ses habitant-e-s, comme responsables de l’incendie d’un immeuble laissé à l’abandon par son propriétaire tout en taisant toujours le fait le fait le plus grave : une personne y est décédée. Nous avons donc mené une contre-enquête périlleuse pour trouver qui se cache réellement derrière cet incendie.

Le premier prévenu est le nombre de logements vides à Limoges.
Selon l’INSEE en 2014 plus de 7 000 logements vacants et près de 2 000 résidences secondaires. Réunis cela constitue un peu plus de 11% des logements de la ville ! [1] C’était le cas du numéro 40, de la rue de la Boucherie, un immeuble entier laissé vide sans que cela ne semble préoccuper grand monde. Mais comment autant de logements peuvent être vides aujourd’hui ? Comment un nombre ahurissant de bâtiments peut être laissé à l’abandon, souvent non entretenus, mais surtout non utilisés alors que des personnes dorment à la rue ou sont entassés nombreux dans des logements exigus ? Pour répondre à ce mystère il nous a fallut remonter la filière de ce fait ahurissant, et c’est tout en haut d’une complexe hiérarchie de bureaucratie et d’obscurs investissements spéculatifs que nous avons trouvé la propriété privée. Il paraîtrait que celle-ci a permis et permet encore aujourd’hui sciemment que des personnes possèdent des biens dont elles n’ont aucune utilité et dont elle prive le reste de la société. Une personne aurait même dit un jour que « la propriété c’est le vol », nous pouvons rajouter que la réquisition c’est la juste redistribution.

Le second prévenu qui permet cette situation serait une organisation sociale tout entière, une « bande organisée » selon des sources policières. Car si certain-e-s peuvent être propriétaires d’immeubles et le laisser s’écrouler tandis que d’autres galèrent pour payer leur loyer chaque mois c’est bien qu’il y a une sacrée organisation de cette situation ubuesque. Ce que nous avons découvert au péril de notre vie et en exclusivité mondiale c’est que certain-e-s sont pauvres et d’autres riches. Cela se nommerait joliment et poliment « les inégalités sociales » qui sont organisées selon des « classes », sorte de castes sociales qui semblent régir une partie de notre vie selon certains sociologues. A Limoges, en 2014, c’est plus de 21 % des habitant-e-s qui vivent sous le seuil de pauvreté et ce taux monte à plus d’un tiers chez les moins de trente ans. La même année, 482 habitant-e-s payaient l’ISF avec un revenu moyen de 3 millions d’euros.
Il paraît même que, souvent, ce sont ceux qui ont le moins de sous qui payent, pour avoir un toit, ceux qui sont déjà plus ou moins riches ! Mais pas de problème car ces derniers leur restituent parfois aussi un peu de sous lorsqu’ils sont patrons, et même le revenu minimum s’ils ont de la chance. Il ne faudrait que 250 ans à un smicard pour arriver aux 3 millions d’euros de revenu des autres, comme quoi quand on veut, on peut !

Alors que ceux qui possèdent richesses monétaires et matérielles s’organisent et diffusent leur propagande réactionnaire, les autres peinent bien à leur répondre alors qu’illes sont plus nombreux et nombreuses. Les grèves, les manifestations ou les rassemblements de Limoges, malgré les multiples associations, syndicats, collectifs, individu-e-s, ressemblent plus à un défilé mortuaire qu’à des actions offensives et joyeuses. Mais il paraît également que beaucoup de monde commence à être un peu en colère, on nous a soufflé que parfois, comme il y a cinquante ans, ces colères arrivent à se rejoindre, est-ce que cela peut récidiver ?



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