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Enfances sans visages

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Ce fait est rare et peu médiatisé : quelques familles ont récemment refusé que leurs enfants se voient désormais contraints de porter un masque pour se rendre à l’école [1], et ce alors même que sous couvert de séparatisme, le gouvernement s’emploie à interdire bientôt l’école à la maison [2]. A l’heure où les enfants subissent en masse ce qu’il convient sans doute d’appeler une dictature sanitaire, rares sont les voix qui interrogent les bien-fondés de cette politique dont les effets sont, au moins pour eux, potentiellement désastreux [3]. Pourtant, l’ensemble des syndicats de l’Éducation Nationale se borne à revendiquer la gratuité des masques en milieu scolaire. Peut-on envisager une autre manière de concevoir les choses ?

C’est que de plus en plus de professionnels en psychologie, psychanalyse, pédiatrie et pédopsychiatrie dressent un constat possiblement alarmant au sujet des impacts traumatiques de la politique sanitaire actuelle sur les enfants. Ils s’inquiètent par exemple de possibles graves perturbations dans le vivre-ensemble et la socialisation ainsi que d’une augmentation significative de la souffrance psychique chez les enfants, risquant d’entraîner une explosion des troubles psychiques graves. Ces constats confirment ainsi froidement une enquête de terrain réalisé à l’automne 2020 en Limousin [4], jusqu’à ce témoignage d’une enseignante : « La situation est tout à fait anxiogène pour eux, d’autant plus que les règles d’application du protocole sont souvent modifiées, sans qu’ils n’y comprennent rien ! On ne fait pas appel à leur intelligence, on fait appel à leur soumission. » Jusque-là rien de nouveau me direz-vous, c’est malheureusement le lot de l’enfance dans notre société qui tarde à faire voler en éclats les multiples systèmes de domination, féminisme et racisme en tête, sans pour autant trop se soucier de celui qui oppresse les enfants [5].

Le discours qui leur est adressé par la politique sanitaire actuelle est en tous cas un matraquage de peur, de méfiance, de culpabilité, de maladie et de mort. Il leur supprime peu ou prou la joie de vivre, les loisirs, la socialisation, la projection confiante dans les adultes et l’avenir, la tendresse et l’innocence. Comment ne pas tenir compte de ces constats alarmants ? Que le gouvernement actuel n’en ait cure, on ne s’attendait pas à moins, mais que fait la police ? Pardon ! Que font les parents ? (De nombreux collectifs de parents émergent un peu partout et commencent enfin à se préoccuper de cette question). Les enseignants ? Les syndicats de l’Éducation nationale ?

Il existe pourtant une procédure assez simple et facile à mettre en œuvre dès que la vie d’autrui est possiblement en danger : le droit de retrait [6]. Elle consiste, pour tout agent de la fonction publique par exemple, et pour tout enseignant en particulier, à ne pas cautionner tout et n’importe quoi sous prétexte que la hiérarchie en a décidé ainsi. Constater que les enfants sont aujourd’hui potentiellement en danger lorsqu’ils fréquentent les établissements scolaires invite donc à exercer ce droit, individuellement s’il le faut. Mieux : les syndicats peuvent, dans la situation actuelle, appeler à exercer ce droit, ce en quoi chaque agent concerné sera protégé par cette consigne syndicale.

Quant au parents qui auront pris conscience de la gravité de ce qui se passe actuellement, ils pourront avoir le bon goût de soutenir les courageuses et courageux enseignant.e.s (ou autre personnel éducatif) qui auront pris le taureau par les cornes. En outre, et puisqu’il faudra bien s’occuper alors des enfants, ils n’auront globalement d’autre choix que celui d’arrêter temporairement de travailler, contraignant ainsi le gouvernement à prendre des mesures réellement efficaces : ré-ouverture et réfection de toutes les écoles abandonnées, embauche massive de personnel et prise en charge des enfants dans des groupes à effectifs réduits pour commencer.

Voilà donc un levier légitime dont la population et ses syndicats auraient bien tort de se passer dans la période morbide actuelle et qui pourrait lui permettre de reprendre quelque peu la main sur les politiques mises en place. Tenez-bon encore un peu les enfants ! On arrive !

Actarius