Il y avait du monde samedi 11 mai au rassemblement devant le Super U à Corgnac, les tracts distribués aux passants étaient assez bien accueillis. Comme d’habitude se trouvaient également parmi les manifestant·es la police ainsi qu’un agent des renseignements généraux. Depuis un moment, ce RG nous honore de sa présence discrète mais tellement reconnaissable. Parfois, j’ai envie d’aller le voir et de lui dire poliment « votre présence n’est pas souhaitée » alors qu’une petite voix, dans mon fort intérieur, souffle « dégage ».
Créés en 1907, les RG ont pour principal objectif de renseigner le gouvernement sur tout mouvement pouvant porter atteinte aux institutions de l’État sic Wikipédia .
Manifester pour réclamer un cessez-le-feu à Gaza constituerait-il une atteinte à l’État français ?
Manifester en soulignant que l’État d’Israël commet un génocide n’est pas encore évident pour tout le monde. L’usage, très limité en France, du terme « génocide » est souvent mis entre guillemets par la presse,voire présenté comme excessif.

Le temps passe, les cadavres s’amoncellent, la bande de Gaza est en ruine

Combien de morts, combiens de rapports par des organisations de défense des droits humains et des organisations humanitaires internationales telles qu’Amnesty International, Human Rights Watch, la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH), Médecins sans frontières, Médecins du monde, ou des agences onusiennes telles que l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS)… faudra-t’il accumuler pour que cesse cette boucherie et que les instances internationales osent enfin affirmer qu’un acte de génocide se déroule sous nos yeux ?
Début novembre 2023, des experts indépendants nommés par l’Organisation des nations unies (ONU) publiaient un communiqué dans lequel ils s’inquiétaient d’un risque de génocide à Gaza et demandaient à Israël et ses alliés d’accepter un cessez-le-feu immédiat. Ils déclaraient : « Nous avons peu de temps pour empêcher un génocide et une catastrophe humanitaire à Gaza ».
Début novembre, le décompte macabre de civils tués étaient de 10 000 personnes.¹
Le 22 avril 2024, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (BCAH) de l’ONU recense 34 151 morts, dont près de 14 500 enfants et plus de 9 500 femmes. 7 000 disparu·es sans compter plus de 77 084 blessé·s, dont certain·es très graves.
La volonté de nettoyage ethnique est manifeste : l’armée israélienne a systématiquement détruit écoles et hôpitaux afin de pousser les Gazaouis à l’exil. Elle a rasé suffisamment de bâtiments pour rendre Gaza difficilement habitable pendant longtemps. Elle a plongé l’enclave dans la famine en refusant pendant longtemps tout accès à l’aide humanitaire.

Ce 11 mai, Monsieur le RG a eu une définition du terme génocide

Lors des prises de parole, a été lu un texte d’ Amos Goldberguit « Oui, il s’agit d’un génocide »². Ce professeur au département d’histoire juive et du judaïsme contemporain de l’université hébraïque de Jérusalem a écrit cet article en avril 2024, sur la situation à Gaza, pour le magazine online israélien Local Call (Sikha Mekomit site d’information en hébreu qui promeut le journalisme citoyen et les médias indépendants).

Que le cortège brandisse, samedi 18 mai, une multitude de pancartes :

1. Gaza en cartes et en graphiques
[https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2062684/gaza-six-mois-guerre-israel-hamas]

2.Texte d’ Amos Goldberguit
[https://www.palaestina.ch/fr/aufgefallen-fr/839-amos-goldberg-ja-es-ist-voelkermord-2]