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A propos de la situation au lac du Chammet

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Communiqué commun à propos de la situation au Chammet et invitation à une réunion publique le mercredi 18 juillet à Faux-la-Montagne

Une brève de la Montagne datée de ce samedi 14 juillet avait pour titre : « Les gendarmes évacuent les anti-pellets du lac Chammet ». Cet article est erroné dès son titre, il l’est aussi dans son contenu.
C’est pourquoi nous avons tenu à y apporter une réponse.

Erratum

1° Il n’y a pas eu d’évacuation
Les personnes qui se sont installées dans l’ancien bâtiment d’accueil du centre de vacances CCAS à l’abandon n’ont pas été évacuées. Elles habitent encore ce bâtiment et bénéficient des dispositions légales qui s’appliquent aux occupant·e·s sans droit ni titre et impliquent une décision de justice avant toute expulsion.
2° Les personnes qui occupent le Chammet ne se sont pas installées sur le site dans le cadre de l’opposition à l’usine à pellets de Bugeat-Viam.
Ce ne sont donc pas des « anti-pellets », même si elles partagent par ailleurs les raisons de cette opposition. Elles se sont avant tout constituées en association (le CREF) avec l’objectif de transformer une partie du site en un lieu de vie et d’études, un lieu d’expérimentations, d’apprentissage et de transmission.
3° Les occupant·e·s ne font pas partie de l’organisation des Rencontres de la forêt.
Les Rencontres de la forêt prévues du 23 au 29 juillet sur le site du Chammet sont organisées par un collectif distinct des occupant·e·s du bâtiments d’accueil. Ce collectif s’est effectivement constitué autour de l’opposition à l’usine à pellets de Bugeat-Viam et du désir d’aborder collectivement la question de l’exploitation industrielle des forêts et des convoitises actuelles sur la « ressource biomasse ». Il n’envisage pas pour autant d’occupation pérenne du site au-delà de cet événement.

Situation

1° Un lieu abandonné par son propriétaire
L’ancien centre de vacances CCAS du Chammet est laissé à l’abandon par son propriétaire depuis plus de dix ans. Sur la même période, une grande variété de riverain·e·s du site ont continué à en faire usage, de la même manière qu’ils le faisaient entre les périodes d’activité du centre lorsqu’il fonctionnait, que ce soit pour des baignades, des promenades, de la pêche, des cueillettes, des soirées entre ami·e·s, etc., mais aussi pour l’organisation de free-parties qui ont provoqué des controverses sur lesquelles il est inutile de s’étendre ici.
L’absence d’entretien a néanmoins suscité une dégradation progressive des parties bâties du site, en réaction à quoi de nombreuses initiatives ont été amorcées.

2° De nombreux désirs pour donner une nouvelle vie au site, qui depuis plusieurs années se heurtent à un mur.
En 2016, le CCAS a proposé à la mairie de Faux-la-Montagne la cession du site pour 1€ symbolique. La mairie a répondu à cette offre en organisant une concertation publique qui a vu apparaître une grande diversité de propositions. Pourtant, les propriétaires ont rompu par la suite tout contact avec celle-ci.
Dans le même temps, diverses personnes qui souhaitaient que cette proposition se concrétise ont cherché à contacter le CCAS indépendamment de la mairie : c’est le cas d’une partie des occupant·e·s actuels du bâtiment d’accueil, c’est aussi le cas des personnes organisant les Rencontres de la forêt.
Toutes ces demandes sont restées lettre morte.

3° Décision de passer à l’action : rencontres, échanges, et nouvelle dynamique.
À l’approche de l’été, plusieurs initiatives ont commencé à se concrétiser en décidant de ne plus attendre de réponse d’un propriétaire manifestement absentéiste.
Le projet d’occupation du site pour la création d’un centre de recherches et d’études, et celui d’organisation des Rencontres de la forêt, se sont construits en parallèle et de manière indépendante l’un de l’autre. Ces deux dynamiques se sont naturellement rencontrées sur le site, les un·e·s ayant entamé l’occupation, les autres préparant un événement ponctuel.
Dans la même période, de nombreux échanges ont eu lieu avec la mairie de Faux-la-Montagne.
Ceux-ci ont donné lieu à un rapprochement progressif entre toutes ces personnes qui ont pu partager leur désir de donner une nouvelle vie au site, autant que leur refus de rester paralysées face au mutisme du propriétaire malgré leurs efforts pour trouver, en toute transparence, une issue à la situation.

Après le vendredi 13, invitation à une réunion publique

1° Une intervention musclée
Ce vendredi, huit véhicules de gendarmerie sont arrivés sur le site du Chammet. Équipés de gilets pare-balle, de flashballs, de tasers et de sprays incapacitants, les brigadier·e·s et leurs collègues du Peloton Spécial d’Intervention de la Gendarmerie ont sauté hors des véhicules pour aussitôt encercler le bâtiment d’accueil occupé.
Ils ont procédé à un contrôle général des identités et à une série de relevés photographiques, adressant diverses allégations soupçonneuses aux occupants du bâtiment. Ils sont repartis après environ une heure d’opération, sous le regard de plusieurs dizaines de voisins du plateau alertés par ces événements.
Ainsi que nous l’indiquons plus haut, personne n’a été interpellé ni évacué. Il semble qu’aucune plainte n’ait pour l’instant été déposée par le CCAS, et que les gendarmes soient avant tout intervenus pour constater formellement l’occupation. Il faut encore ajouter qu’au cours de la même matinée, un des membres du collectif des Rencontres de la forêt a reçu sur son téléphone un message de la part d’un responsable du CCAS à Paris qui l’invitait à le rappeler au plus vite pour échanger sur la possibilité de ces Rencontres. Mais les nombreuses tentatives effectuées le jour même pour recontacter ce responsable sont restées infructueuses.

2° Invitation à une réunion publique
Nous savons, pour avoir longuement échangé avec un grand nombre d’habitant·e·s de ce territoire, que la perspective d’une revitalisation du Chammet est quelque chose de très largement partagé.
Loin des amalgames que l’on peut lire dans l’article pré-cité de la Montagne ou dans certaines déclarations récentes de l’autorité préfectorale de la Creuse, nous savons aussi que ce pays est avant tout le lieu d’affirmation de solidarités concrètes, qui se construisent à même le sol et le vécu.
Le Chammet pourrait être un des lieux où elles s’inscrivent. Nous ne pouvons toujours pas présager des réponses qu’apportera le CCAS à nos multiples demandes, mais à l’heure où la situation semble s’accélérer, une prise de position partagée quant à l’usage de ce site pourrait être l’occasion rêvée de la faire basculer dans le bon sens.

C’est pourquoi nous vous invitons à une réunion publique le mercredi 18 juillet prochain à
21h à la salle des fêtes de Faux-la-Montagne
. Cette réunion sera aussi l’occasion pour nos deux structures de présenter leurs projets respectifs. Elle pourrait également donner lieu à une déclaration commune plus large.

l’association CREF & le collectif des Rencontres de la forêt



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