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Rassemblement contre le confinement à Argentat

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Mercredi 28 octobre, à l’annonce de l’imminence d’un second confinement, nous avons été nombreuses et nombreux à être traversé.e.s par un sentiment de colère et un pressant besoin de se retrouver. Spontanément, le mot circule, un rendez-vous est donné le lendemain midi pour organiser un rassemblement le soir même à Argentat. On parle d’une soupe, d’un repas de quartier dans l’espace public.
Ce qui nous rassemble, c’est l’analyse suivante de la situation :
Les précautions sanitaires nécessaires servent de prétexte à une dérive autoritaire,
Elles donnent tout pouvoir à l’arbitraire des forces de répression,
Elles sont menées de façon à infantiliser et à faire peur au peuple,
Elles sont bourrées d’absurdités, brisant les commerces et les marchés de plein air, au bénéfice des grandes surfaces où tout le monde s’entasse.
Elles sont porteuses d’un projet politique ou le lien social et la culture n’ont plus lieu d’être.
« Confiner pour mieux régner ! », « Les tas d’urgences ! », « Vos peurs ne confineront jamais nos rêves ! ». Tels sont les slogans qui s’inscrivent sur nos banderoles. En début de soirée, les préparatifs de la soupe populaire débutent sur une place d’Argentat. Les gendarmes s’invitent. Ah oui, il paraît que nous sommes en état d’urgence, qu’il ne faut pas être plus de 6. Pourquoi pas 7 ou 5 ? Nul ne le sait. Qu’à cela ne tienne, nous partons en déambulation sauvage avec les banderoles, des torches, des chants et des instruments de musique à travers Argentat ébahi. Faisant le tour des bistros et restaurants où tout un chacun tente de noyer dans l’alcool sa morosité, le cortège d’une cinquantaine de personnes grossit. L’escorte militaire fait de même. Nous retournons sur la place, aménagée à notre aise, car la soupe est chaude. Un lien d’une nature nouvelle semble se tisser en musique entre nous.
A la fin de cette belle soirée, nous nous dispersons. C’est alors que les voyous du PSIG (l’équivalent des voyous de la BAC mais chez les gendarmes) de Brive, en voitures banalisées, foncent sur quelques un-e-s d’entre nous. Suite aux échanges de courtoisie d’usage, nous trouvons refuge dans le dernier bistro ouvert, où le gratin argentacois finit le stock d’alcool. Profitant de quelques complicités opportunes, nous nous exfiltrons sans encombre, laissant à leurs sinistres errances les forces de répression, en nous promettant de remettre ça une prochaine fois.



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