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Retour sur le parcours d’un agriculteur star devenu « gilet jaune »

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Il n’est pas question ici d’analyser le mouvement des gilets jaunes mais il nous a semblé important de pointer du doigt ceux qui veulent se réapproprier un « mouvement citoyen » en prenant le masque de la respectabilité.

Focalisons-nous donc sur l’un des organisateurs autoproclamés des « gilets jaunes » à Limoges : Christohe Lechevallier.

Ce visage bien connu des Haut-Viennois est passer par toutes les couleurs - le orange (du MoDem), le brun (du FN), le vert du glyphosate (avec la FDSEA), et le jaune (des gilets jaunes et de son syndicat FNSEA itou) - ces couleurs se marient très bien entre elles et forment une couleur virant vers le brun nauséabond...

Parcours politique et syndical :

D’abord au MoDem, il se présente aux législatives en 2012. Il organise même la venue de Bayrou dans sa ferme. Transfuge, il se rallie au Front national tout en étant secrétaire général de la FDSEA. Il organise encore un meeting à Pageas dans la ferme de ses parents en 2016, pour inviter sa nouvelle camarade Marine Le Pen.

Pour la FNSEA [1] et satellites régionaux (FRSEA), la pilule ne passe pas... Il devra « démissionner » . Pour rappel, entre la FNSEA et le FN, l’incompatibilité politique se base sur leurs

(...) valeurs fortes pour « plus d’Europe et mieux d’Europe » avec une Politique agricole commune (PAC) qui doit rester un enjeu stratégique, garante du maintien de l’activité de production agricole, du développement de filières agroalimentaires et de l’approvisionnement des consommateurs européens en produits sains et de qualité.

Pour la FNSEA, c’est donc une Europe ouverte aux capitaux et donc une fermeture des frontières par les barbelés de Frontex and co. Le dissensus porte donc sur la question de l’Europe et non sur les positions racistes, xénophobes, etc., du FN et de ses représentants.

Spectacularisation de la misère en milieu agricole

Afin de finir ce tableau bariolé aux variations multiples allant du glauque au kaki, il fallait que ce preux Lechevallier ajoute sa touche... par la participation à une télé-réalité : L’Amour est dans le pré. A savoir, que ce rebondissement dans sa carrière politique ne fait pas mouche. Bien au contraire, c’est tout à fait cohérent !
Cette émission de télévision, qui fait son beurre sur la misère sexuelle et sociale en milieu agricole, est portée par le regard mercantile de la production et celui, compatissant et méprisant, des spectateurs. Par ce biais, elle permet de créer un spectacle de la misère en invisibilisant les violences structurelles subites par les paysans et agriculteurs (suicide, cancer, isolement, etc.). Ce show montre le problème social par le biais d’un prisme individuel et met sous silence la violence d’État, des syndicats et de l’agro-industrie.

Enfin, ce n’est pas pour décrédibiliser ou chercher les détails dans le mouvement des gilets jaunes, mais à quelles conditions pouvons-nous participer à ce mouvement ? Est-ce que nous voulons à côté de nous des « populistes » de gauche et de droite qui viennent encadrer nos futurs débordements ? Bloquons tout et soyons vigilants !



Notes

[1Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles : Syndicat majoritaire dans la profession agricole. Organisation patronale faisant la promotion de l’agro-industrie (réintroduction du glyphosate, etc.)