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Acte XIII : Reprendre et ré-occuper la rue

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Suite à la manifestation du samedi 9 février, une occupation permanente est en cours aux Casseaux, pour redonner un lieu de vie au mouvement après les expulsions des ronds-points. Venez nombreux et nombreuses, à n’importe quel moment pour que le mouvement vive et que Macron dégage.

Nous étions environ 250 au plus fort de la manifestation qui a duré tout l’après-midi. La police était sur les dents dès le début à cause d’une simple affiche contre les violences policières sur la vitre d’une voiture signalisée. Pourtant, quel meilleur lieu pour cette affiche ? Le collage prévu par une partie des manifestants sera malheureusement peu actif, les panneaux publicitaires seront évités alors que la famille Decaux, multimilliardaire et évadée fiscale, ne se prive pas de multiplier la publicité pour des intérêts privés dans tout l’espace public. Les vitrines bancaires ou de magasins de luxe auraient sûrement pu faire aussi de bon support...

D’ailleurs la police, elle, ne se trompe pas sur qui elle protège. Les flics étaient postés, casqués et armés, devant tous les hauts lieux de consommation à protéger : Apple, Galeries Lafayette, la FNAC, ... Ce qui nous a permis de les faire fermer à chaque fois que nous passions devant. A la FNAC nous avons même pu nasser tranquillement la police pendant un bon quart d’heure, chose impensable dans la plupart des villes... La déambulation a été joyeuse et a réussi à ne pas suivre le diktat de quelques-uns, filoutant la police qui tentait de nous précéder. Par exemple, une belle course a mis un coup de pression aux camions qui sont arrivés sirènes hurlantes place des Bancs et manquant de renverser quelqu’un. Ou encore, alors que le gros de la manif bloquait l’entrée principale des Galeries, un groupe s’est détaché pour tenter de bloquer derrière, ils se sont fait recevoir LBD pointé en hauteur, montrant bien qu’ici aussi la police est prête à blesser pour protéger les intérêts des multinationales.

La mairie s’est retrouvée pour la première fois à la portée des manifestants, sans la protection des robocops habituels, semés dans les bouchons. Seul 4 flics gardaient la porte du côté mais nous n’avons pas eu envie d’aller rendre visite à Lombertie. Nous avons préféré bloquer les ponts et les boulevards le long de la Vienne pour revenir collectivement au point de départ : les Casseaux.

Nous sentons bien qu’un certain nombre de personnes craignent la conflictualité dans la manif, ainsi les quelques poubelles mises en travers de la route pour embêter un minimum la police derrière nous était sans cesse remises en place. Pourtant, le mouvement des gilets jaunes nous montre bien que ce n’est pas les simples défilés où on est en colère mais pas trop qui font bouger les lignes. Sans penser que l’insurrection arrive à Limoges, le fait d’assumer collectivement qu’on est là pour perturber le cours normal des choses par tous les moyens, même minimes, contre le gouvernement, sa police et le patronat en arrière-plan serait déjà un bon début. On a besoin de solidarité, pas de flics supplémentaires dans la manif, il y en a suffisamment à côté.

Au moins une bonne nouvelle ce samedi : alors que le préfet avait fait raser et expulser les ronds-points, gênant une bonne partie de l’organisation et privant le mouvement d’un lieu de vie, une nouvelle occupation permanente est lancée aux Casseaux. Soyons présent·e·s, échangeons, débattons, organisons-nous pour que ce lieu et le mouvement continue de vivre et gagne en puissance.

Ce n’est que le début, Macron dégage !