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La police au lycée : que cache la prévention « anti-drogues » ?

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Fin novembre 2019 une intervention de gendarmes et brigade cynophile a eu lieu au lycée Léonard Limosin à Limoges, pour rechercher des stupéfiants. Devant les réactions d’enseignants, de lycéens et de parents, le proviseur persiste et déclare que c’est « pour leur bien » !

Selon l’adjoint du proviseur du lycée Léonard Limosin, ce qui s’est passé s’est fait dans le cadre d’une prévention contre la consommation de drogue. Appellerez-vous ça prévention lorsque des enfants de 15 à 19 ans sont interrompus en plein cours par une dizaine de policiers et gendarmes accompagnés d’un chien pour venir « choper » des petits consommateurs comme des souris dans une souricière ? Donc cette « prévention » mise en œuvre sur un accord commun entre le proviseur et le procureur de la ville s’est faite de façon brutale et a laissé tous les élèves perplexes et choqués.

Je faisais donc partie d’une des classes contrôlées, nous étions en cours de philosophie lorsque le proviseur adjoint est entré dans notre classe et nous a ordonné de mettre nos mains à plat sur nos tables et d’éteindre nos téléphones. Ensuite, le « gentil » chien, comme l’a très bien écrit le proviseur dans un message s’adressant aux parents d’élèves après l’évènement, Junior, est venu nous renifler énergiquement. Pendant ce temps un élève ayant compris la démarche policière se déroulant devant ses yeux, se mit à paniquer et à sortir tout tremblant le peu de « stups » qu’il avait sur lui et le posa sur sa table. Malgré l’aveu qu’il faisait matérialiser par son comportement, le policier tenant le chien s’approcha de lui et lui dit ceci : « ça ne sert à rien, dans tous les cas le chien le trouvera ! » et ensuite laissa le chien grimper sur nous et sur lui.

Après l’altercation, notre professeur de philosophie nous consulta avec bienveillance sur ce qui venait de se passer, lui-même choqué, il nous laissa en débattre pendant plus d’une heure. Plus des trois quarts de la classe n’étaient pas en accord avec ce qui s’était passé et ont fait part de leurs opinions : nous avons eu de la chance d’avoir un bon professeur qui nous laissa nous exprimer.
Mais d’après le proviseur adjoint, ce genre de démarche sera renouvelée dans l’établissement. Après être formaté comme des robots du gouvernement par des réformes au sein de nos lycées, nous y sommes contrôlés brutalement.



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