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Nous voulons la fin d’un despotisme

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A la fin d’une représentation ce jeudi 8 octobre, une trentaine de salarié·e·s et de membres de l’académie sont monté·e·s sur scène pour dénoncer le management de la direction. Ils et elles ont lu une lettre ouverte envoyée à la ministre de la Culture pour qu’elle prenne « la pleine mesure de la gravité et de l’urgence de la situation ». Ce week-end c’est au tour des étudiant·e·s de prendre la parole à travers une lettre ouverte.

Nous publions cette lettre ouverte adressée à la ministre de la culture et à un certain nombre de personnalités politiques et administratives.

« Madame la Ministre de la Culture,
Nous sommes les élèves de la Séquence 10 de L’Académie de l’Union - École supérieure
professionnelle de théâtre du Limousin.
En écho à la lettre des salarié.e.s du Théâtre de l’Union, Centre dramatique national du Limousin qui vous a été adressée, nous voudrions à notre tour témoigner de la situation que nous subissons à L’Académie de l’Union.
Cette école est un lieu très important pour nous. En son sein, nous apprenons de nouvelles façons de travailler, vivre ensemble, nous redécouvrons l’entraide et la force du collectif.
Depuis notre arrivée, nous recevons, grâce à l’encadrement de l’équipe pédagogique sur place, un enseignement qualitatif qui nous fait grandir chaque jour. Mais cette atmosphère de travail est entravée par la pression autoritaire qui pèse sur cette école.
Nos interactions avec notre directeur, Jean Lambert-wild, que ce soient lors d’entretiens individuels, d’appels téléphoniques ou encore de temps informels, ont toujours été d’une violence indéniable. Lors de la venue de Madame Poincheval, l’inspectrice de votre ministère, nous lui avons fait part du malaise et de la pression morale que fait peser Jean Lambert-wild sur notre école. Nous avons très peu de contacts directs avec lui puisqu’il est absent la quasi-totalité du temps. Mais l’ombre de sa présence autoritaire est toujours là, imprégnée dans nos murs, et fait régner un sentiment d’insécurité sur notre promotion.
Aujourd’hui, nous ne pouvons plus supporter ces menaces explicites et implicites. Nous ne pouvons plus travailler avec lui dans des conditions décentes et nous avons la nécessité première de sortir de cette situation.
Par ailleurs, notre école est étroitement liée au Théâtre de l’Union - Centre dramatique national du Limousin et, au cours de nos études, nous sommes régulièrement amené.e.s à rencontrer et travailler avec le personnel du théâtre.
À notre rentrée en septembre 2019, nous sommes arrivé.e.s dans une structure en souffrance. Cette souffrance a forcément des répercussions sur notre propre établissement.
Madame la Ministre, notre école a besoin d’aide.
Nous condamnons la pression morale et la violence verbale proférées par Jean Lambert-wild à notre égard.
Nous condamnons les menaces avec lesquelles il bâtit sa pédagogie.
Nous condamnons ses méthodes éducatives violentes et autoritaires.
Nous ne pouvons plus supporter des rapports avec une hiérarchie manipulatrice.
Nous ne voulons plus avoir de contacts directs avec lui, ni être associé.e.s à sa direction despotique jusqu’à la fin de nos études.
Aujourd’hui nous avons peur.
En l’état actuel, il nous est impossible de savoir si une insertion professionnelle décente nous sera accordée. Nous redoutons que notre futur artistique soit dépendant de sa volonté. Nous avons un besoin urgent de sortir de cette situation.
Cette lettre est un appel à l’aide. »

La Séquence 10
École supérieure professionnelle de théâtre du Limousin
Le Mazeau
87480 Saint-Priest-Taurion