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Manifestation du 24/07 contre le pass sanitaire à Limoges

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Mise à jour : nouvelle manifestation samedi 31 juillet place Jourdan, Limoges, 14 heures.

Ce samedi 24 juillet, à Limoges comme dans près de 200 villes en France, des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour montrer leur opposition au pass sanitaire. Bref récit en image. Le rendez-vous de ce samedi a été plus fréquenté que le précédent, espérons qu’il y aura encore plus de monde samedi 31 à Limoges (14h pl. Jourdan) et dans tout le pays !

Le rendez-vous était donné via Facebook pour 14 heures sur la place Jourdan. Celui de la semaine précédente avec réuni plus de 1000 personnes à Limoges. Celui-ci en aura rassemblé près de 2 000, selon une composition similaire à celle de la semaine précédente : des gens de partout, de tous âges et de toutes professions, dont beaucoup de primo-manifestants. Un peu comme au début des Gilets Jaunes, en fait... une intuition qui se confirme lorsqu’on relève la quasi-absence des habituelles forces "de gauche", dont les quelques proches qui sont présent (comme avec les GJ !) regrettent la réticence à se mêler à des manifestations trop « impures ». S’il s’agit avant tout ici de donner un récit de se rendez-vous, il nous a aussi semblé essentiel de glisser au fil de l’eau quelques remarques à ce sujet.

La manif met un certain temps à se rassembler. Peu à peu, on se rend compte qu’on va être nombreux, et même plus que la semaine dernière. Le carré central de la place Jourdan se remplit, on croise quelques têtes connues des manifs limougeaudes, et un grand nombre d’inconnues. On retrouve ici et là des Gilets jaunes avec ou sans gilet, de Limoges et d’ailleurs, là encore le maire d’une petite commune limousine, ailleurs quelques soignant.e.s, un peu partout des « vaccinés volontaires » qui veulent exprimer leur opposition à toute obligation vaccinale et leur solidarité avec toustes, ainsi qu’un bon nombre de pancartes, et quelques drapeaux français.

À ce sujet, disons tout de suite (si cela peut rassurer les "puristes") que, hormis ces drapeaux et une Marseillaise bien peu enjouée chantée par quelques dizaines de personnes lors d’une des pauses, on n’aura pas vu ce jour-là d’exultation de patriotisme douteux, et encore moins une armée d’extrême-droite masquée prête à manipuler les masses pour servir ses fins. Les deux seules choses auxquelles nous croyons d’abord important de s’attacher sont que :
1) ce qui amène les gens dans la rue ce jour est l’opposition au pass sanitaire, cette horreur politique qui donne de nouvelles habits aux idées (de quel bord déjà ?) d’apartheid ou de ségrégation sociale, et qu’on ne peut que se réjouir d’être nombreux à s’y opposer (sauf à être prête à l’accepter ?) ; et
2) si on constate que des fachos ou confusionnistes divers tentent de jouer leur sale jeu à cette occasion, la solution est-elle vraiment de leur laisser le terrain ?

Ce qu’il y de plus remarquable, si on veut exercer un peu de critique, c’est plutôt le côté badin ou peu imaginatif des slogans. « Liberté, liberté ! » et « Touchez pas à nos enfants » semblent être les deux idées reprises le plus souvent, au sein d’un cortège relativement silencieux le reste du temps. Au reste, ça tranche avec les slogans lénifiants imprimés sur banderoles coûteuses et surtout l’habituelle sono-qui-hurle-à-ta-place (et t’empêche de parler avec tes voisins ou même de faire entendre tes slogans)

Une manifestation sans cadre ni leader, donc, qui démarre sans parcours préparé ou déclaré au bout d’une bonne heure en direction de la mairie, puis remonte vers la préfecture, où elle fait une pause de quelques minutes. Au fil de la marche, quelques chants se cherchent, dont un qui reprend un air bien connu des gilets jaune et dont le texte fera parfois débat, même s’il suscite dans l’immédiat de nombreux sourires :

Emmanuel Ausweis
On veut pas d’ton pass
On va t’envoyer sur Mars
Emmanuel Ausweis
On veut pas d’ton pass
On va t’envoyer sur Mars

Ausweis, ça veut dire laisser-passer... en allemand. Le débat, c’est bien sûr celui qui a été servi par les grands medias la semaine dernière suite à des détournements d’étoiles jaunes, et dont on peut relever certains éléments :

  • les références provocantes à la Shoah ont évidemment choqué et suscité de nombreuses réactions
  • le focus donné sur cette référence (qui n’était pas reprise par tous !) ainsi que la surprésence de l’extrême-droite dans la sphère médiatique (mais pas forcément dans la rue !) ont permis d’euphémiser la réalité de ce pass sanitaire. Mais merde, ce truc est un laisser-passer, un document indispensable pour accéder à l’espace public !
  • certes il n’est sans doute pas nécessaire de reprendre des références douteuses pour dénoncer ce pass.
  • mais « en même temps » comment ne pas penser aux sociétés de ségrégation radicale qui nous ont précédé, et donc aux fascisme, nazisme, apartheid, etc ? Comment garder la mesure quand le pouvoir s’en affranchit lui-même entièrement ? Et qui est au pouvoir ??
  • que penser pendant ce temps-là du fait que des élus communistes se réjouissent de l’arrivée du pass, alors qu’une marion maréchal peut twitter dès le samedi après-midi un texte qui loue la résistance face à une mesure de ségrégation inacceptable ?

« Camarades », le « fascisme » ne reviendra pas... c’est-à-dire : pas sous la forme qu’on lui a connu, qui nous amène régulièrement à réagir à des fantômes ou des carricatures. S’il revient, ce sera avec une surcouche de « civilisation » et de « prise par la norme », forcément soft... À quoi ça pourrait ressembler sinon à ce qui est en train de se passer ET/OU à l’arrivée au pouvoir des « fachos » ? Alors oui, les temps sont extrêmement confus, les codes sont bouleversés pour tout le monde. Il n’y a pas d’alternative. C’est bien dans la rue, avec tout le monde, tout ce monde-là en tout cas, que nous pourrons dégager tout ceux qui le méritent (et pourquoi pas aux cris de No PASSaran !).
Le pass sanitaire c’est la zone de confort de la petite bourgeoisie mondiale... et la carotte des gouvernants pour lui faire accepter une radicalisation globale du contrôle social (par laquelle elle sera relativement épargnée). Non ?

Le cortège repart ensuite de la préfecture pour remonter vers la place Denis-Dussoubs, où une nouvelle pause aura lieu, le temps de quelques slogans et chants. Puis il repart par la rue François-Chénieux, bifurque avant la fin vers le centre Saint-Martial... qu’il contourne pour arriver avenue Garibaldi, avant de passer par la place Carnot et de rejoindre la place Marceau, d’où il repart vers Garibaldi, remonte par l’avenue de la Libération jusqu’au conservatoire municipal, passant devant les terrasses du bar des Artistes puis celles de la place de la République, avant de traverser Jaurès et de remonter la rue du Clocher pour un petit tour dans l’hypercentre.








Pendant toute cette traversée, de nombreuses personnes semblent apprécier la présence du cortège, manifestent leur soutien depuis les trottoirs ou les terrasses de cafés, applaudissent aux fenêtres. Décidément, la rue n’est pas les sondages... Le cortège s’arrêtera finalement au carrefour devant la mairie et bloquera la circulation pendant quelques minutes.
La seule altercation d’un défilé de plus de 2 000 personnes aura eu lieu (pour une raison inconnue) avec quelques noceurs qui accompagnent un cortège de mariés.

Vaccinés ou pas, oui au mariage mixte !

...aura-t-on entendu en passant devant la cérémonie un peu plus tard... Un petit slogan qui à l’instar de quelques autres, qui apparaissent à la fin :

Vous êtes vaccinés ?
- On n’est pas vaccinés !

C’est sans vaccin, qu’on gueule qu’on gueule,
c’est sans vaccin, qu’on gueule le plus fort !
C’est avec vaccin, qu’on gueule qu’on gueule...

... aura permis de bien montrer que la plupart des participants ne sont pas « pour » ou « contre » le vaccin, mais bien contre la pass sanitaire lui-même en tant que mesure de contrainte et de contrôle, qui rappelle de sombres moments de l’histoire comme en témoignait la banderole de tête du cortège du jour :

Le pass ne passera pas !
Macron, on va t’envoyer sur Mars !
On se retrouve dans la rue.

P.-S.


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