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A Blond 135 hectares de terres agricoles menacées par l’agrivoltaïsme

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La commune de Blond poursuit ses projets d’énergie « verte » avec la délimitation de 6 zones pour l’installation de panneaux photovoltaïques. 14 hectares de terres agricoles sont déjà équipées et 135 hectares sont menacés. Plusieurs sociétés sont parties prenantes de ces projets.

L’une d’elle, NEOEN, a convié les habitants à une réunion d’information qui se conclut par des questions des personnes présentes. En préambule, un des élus présente les choses comme une décision du conseil municipal à la fois d’arrêter l’implantation d’éoliennes et la décision de consacrer 135 ha à de l’agrisolaire (près de 3 % de la surface de la commune). La volonté de la commune est de prendre les devants par rapports aux obligations légales faites aux communautés de commune (voir article sur la loi EnR).

Ce dossier est suivi et validé par la chambre d’agriculture (n’oublions pas que les agriculteurs sont intéressés financièrement). Pour les tenants de ces projets c’est une façon de faire vivre l’agriculture. Les représentants de la société ont largement insisté sur le fait que la chambre de l’agriculture de la Haute-Vienne les soutenait puisqu’elle a validé le projet (rappelons que la chambre d’agriculture est tenue par la Coordination rurale, qui ne fait pas particulièrement partie des progressistes en ce qui concerne l’agriculture et notre rapport au vivant). Et pas d’inquiétude à avoir, des écologues travaillent sur une études d’impact et un inventaire des espèces (bureau d’étude CERMECO).

De quoi on parle ?

Il s’agit de « centrales solaires » avec au sol des tables de "modules photovoltaïques" munies d’un poste de transformateurs et de livraison (ce qui fait le jonction avec le réseau), des câbles enterrés et autres onduleurs, clôtures et caméras, des haies paysagères (éventuellement) et une citerne d’eau (incendies).
Il y a 4 phases : développement (différentes études techniques, d’impact, etc.), construction (18 mois), activité (30 à 40 ans), démantèlement et recyclage (sauf si il y a un renouvellement de contrat).

Pour les promoteurs de ces centrales il s’agit d’"ateliers ovins" permettant d’installer de nouveaux agriculteurs ou d’aider au maintien d’agriculteurs. Un grand nombre d’agriculteur-ice-s étant en difficulté financière la production d’énergie est un moyen simple de faire de l’argent en plus mais à quel prix ?

A la fin de l’exposé, à l’aide d’un magnifique powerpoint, est abordée la question des retombées financières et écologiques (dépenses de CO2 théoriquement évitées mais on ne parle pas de la question de la consommation en eau et en silicium). En gros c’est tout bénef pour tout le monde. Mais surtout on n’aborde pas la question des économies d’énergie.

Et pour conclure un petit film de propagande montrant une installation d’un "atelier ovin" terminé où on voit des brebis paître sous les panneaux et un jeune agriculteur heureux de ce partenariat. Des personnes présentes vont trouver que ces brebis ont mauvaise mines et sont bien maigres.
On n’a pas les réponses à toutes les questions : il faut de petits engins pour intervenir entre les panneaux, qui investit dans de nouveaux tracteurs et autres engins ? Quelles garanties sur l’indépendance des études ? Et pourquoi on n’équipe pas toutes les toitures, notamment dans les zones industrielles, les bâtiments publics, les friches industrielles ? Ah mais non ce sera insuffisant !
Donc après les éoliennes, les méthaniseurs, voici les champs de panneaux photovoltaïques sans jamais se poser la question du changement de direction de nos sociétés : c’est du toujours plus, plus d’objets, plus d’énergies nécessaires notamment électriques. Au train où vont les choses il n’y aura plus un espace non-industrialisé.



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