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L’Ecole nationale supérieure d’arts de Limoges est occupée

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Violences policières, précarité constante et croissante, frais d’inscriptions pour les étudiant·es étrangèr·es qui augmentent, mouvements des gilets jaunes, mobilisation des lycéen·nes et étudiant·es.

Qu’on soit politisé·e ou non, ce qu’il se passe en dehors des murs de notre école nous préoccupe.

Dans nos regards qui se croisent dans les couloirs, une petite étincelle, des discussions, nous imaginons ce que ce serait si c’était la révolution, ce qu’on ferait si à l’école on se mobilisait aussi. Comment nous pourrions agir, nous étudiant·es en école d’art ?

L’appel à l’occupation des Beaux-Arts de Toulouse transforme alors l’étincelle en flamme. Ils l’ont fait. Ils ont le soutien de leur administration.

Certain·es d’entre nous se retrouvent le soir pour décider d’une première action. Une assemblée générale s’en suit, une quarantaine d’étudiant·es de l’ENSA Limoges soutiennent l’idée d’occuper l’école. Nous prenons rendez-vous avec la direction pour régler les questions de sécurité.

Le vendredi midi nous nous retrouvons pour rédiger les règles de vie.

Nous, étudiant·es de l’École nationale supérieure de Limoges occupons l’école depuis le vendredi 14 décembre 2018.

L’école est pour nous un outil, nous voulons utiliser son potentiel jour et nuit.

Nous expérimentons la vie en collectivité et nous développons ensemble des réflexions, des discussions, des créations, des rencontres dans la continuité des problématiques soulevées par les mouvements de contestation (étudiants, les gilets jaunes, lycéens...) et les thématiques de société qui en découlent : écologie, féminisme, accueil des réfugié·es, répression policière...

Cette occupation s’effectuera en parallèle des cours, sans en gêner le déroulement.

Être étudiant.e en art, c’est déjà un engagement. En faisant ce choix d’études, on prend le risque de vivre dans une incertitude économique et sociale permanente. L’école d’art nous offre le pouvoir et le temps de faire des choses autrement, de penser autrement, d’agir autrement avec des moyens plastiques et visuels.

La possibilité qu’on nous offre de porter un regard sur le monde doit sortir des murs de notre école. Nous apprenons en permanence à communiquer sur ce que nous faisons et nous pensons, il faut s’emparer de cela pour agir.

Nous nous joignons à l’appel de l’Institut supérieur des arts de Toulouse et ainsi invitons à notre tour l’ensemble des écoles d’art françaises et les établissements de l’enseignement supérieur à s’impliquer à leurs tours et soutenons étudiant·es et lycéen·nes déjà mobilisé·es.


P.-S.

Nous avons aussi une page facebook sur laquelle nous publierons les infos au jour le jour et les évènements !
https://www.facebook.com/pg/ENSA-Limoges-occupée-333341370842036/posts/