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Oui creusons le fossé entre la base et les bureaucrates

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Réponse au procès d’intention fait par une camarade à « La Bogue »

Il y a une grosse confusion dans ce procès d’intention, car c’en est un. A aucun moment, dans aucun article depuis sa création, La Bogue incrimine les militants de base de la CGT qui sont dans la lutte. Dans les exemples cités ce sont à chaque fois les « responsables » syndicaux qui sont cités, pas les militants de base que nous côtoyons tous les jours dans nos luttes, dans nos vies. Les critiques se font contre les apparatchiks, les effectivement « bureaucrates » qui, historiquement, ont toujours cherché au mieux à encadrer, au pire à casser (y compris physiquement) les mouvements sociaux quand ils ne les maîtrisent pas et qu’il mettent en péril leur leadership. Ce n’est pas nouveau.

Alors oui on fait la différence entre militants syndicaux de base et leurs dirigeants (qui sont pour beaucoup des permanents de longue date qui n’ont aucune envie de retourner bosser. Oui la bureaucratie syndicale a toujours été un frein aux luttes sociales.
Oui on ne changera vraiment quelque chose qu’en faisant une critique radicale de cette bureaucratie, de cette institutionnalisation syndicale qui est là pour contenir les révoltes et acheter au meilleur prix la paix sociale.
Oui les bureaucrates syndicaux (ou politiques d’ailleurs) ne font pas partie du « tous ensemble ».
Oui il faut creuser le fossé entre les militants de base généreusement investis et eux, et ne pas le combler de nos défaites et de leurs trahisons.
Oui il existe à l’intérieur de la CGT des courants révolutionnaires qui ont la dent plus dur que nous sur leurs « dirigeants » (déclaration de Xavier Matieu, des Conti).
Oui il faut apprendre à se passer d’eux.
Oui il faut récréer une forme d’organisation à la base de toutes et tous, travailleurs syndiqué-e-s, non-syndiqué-e-s, chômeurs, étudiants, retraités, glandeurs et autres cracheurs de feu des villes et des champs.

Un ancien syndiqué CGT


P.-S.

Pour ne parler que de l’histoire moderne à laquelle certain-e-s ont pu participer, on peut partir de Mai 68. Une grève massive préinsurrectionnelle paralyse le pays. Les syndicats négocient les accords de Grenelle pour faire reprendre le travail. Malgré de réelles avancées sociales la plupart des grévistes refusent de reprendre le travail, sentant bien qu’on peut aller beaucoup plus loin, beaucoup ont l’espoir d’une révolution. Georges Séguy, secrétaire de la CGT, est sifflé dans son fief à Billancourt par les ouvriers quand il vient présenter ce protocole d’accord.
Les grèves se poursuivent partout, la répression est violente (deux ouvriers tués par les CRS à Peugeot-Sochaux). Partout les syndicats essaient d’expliquer que ça suffit, que ce sont des bons accords, qu’il faut reprendre le travail. Le célèbre court-métrage La Reprise aux usines Wonder illustre ce moment.

Pour revenir à des luttes plus récentes, on a tous eu la rage lors des mouvements de ces dernières années, notamment celui déjà contre la dernière loi qui portait atteinte à l’âge de la retraite, de voir les grèves sautoirs se succéder alors qu’on attendait désespérément et très naïvement un appel clair à la grève générale.

Pour contribuer au débat, voici une analyse de textes de Malatesta qui datent des années trente : http://www.cla01.lautre.net/Malatesta-anarchisme-et


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