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Manif du samedi 6 mars 2021 contre le projet de carte scolaire en Creuse

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Compte-rendu d’une manifestante lors de la manif à Guéret.

Rah ! C’est la manif contre les annonces de fermetures d’école en Creuse, pas moins de dix classes prévues) !

On se retrouve sous le soleil devant l’inspection académique de la Creuse et on est nombreux. À la louche, je vous le fais, nous partîmes 5 et par un prompt renfort nous nous retrouvâmes 500 en arrivant au port (oui, je sais les médias diront pas pareil !).

Donc bien sûr, cela remonte le moral ! En plus on retrouve les copains et on peut discuter, ce qui n’est pas du luxe ! Parce que faut dire quand même que, y compris avec les collègues de la même école, avec le protocole, on n’arrive même plus à se voir pour discuter. Et puis on retrouve aussi ceux qui sont à la retraite et qu’on n’a pas vu depuis la dernière manif. Eh, oui, maintenant il n’y a plus que ces occasions pour se voir....

Bref, la matinée commence bien et on discute à qui mieux mieux parce que c’est le sel de la vie : raconter ce qu’on fait, ce qu’on pense, comment on va, ce qu’on voudrait changer, casser...

Prise de paroles : on écoute en silence, un peu dissipés, les revendications et j’en profite pour lire les banderoles ou pancartes des différentes écoles qui sont présentes, menacées de fermetures et dans ma tête je situe les écoles géographiquement.

Non ! On ne veut pas des fermetures ! Bouh ! Nous, on veut des ouvertures ! Non pas moins dix postes ! Mais plus dix !

Il y a beaucoup de parents avec leurs enfants et aussi des élus qui arborent leur écharpe. Oh ! Des gens que je m’attendais pas à voir ici ! Et il manque aussi des gens qui devraient être là...

Puis le cortège se met en ordre de bataille et le défilé commence et ça a de la gueule ! On marche et on arrive au rond-point de la cacahuète et on l’inonde de notre colère. Ça chante, ça vrombit d’impatience, de doléances et on se mélange dans un joli chahut bariolé. Les voitures de police sont là, discrètes mais on ne s’en inquiète pas car ce sont nos parents d’élèves et ils surveillent d’un air paternaliste notre progression, rompus à nos manifs.

On arrive devant la préfecture, ultime étape de notre cortège. Mais nous apprenons par la bande que Souplex qui est en déplacement dans le département serait en train de rejoindre l’hôpital pour visiter le centre de vaccination. Je me renseigne auprès des journalistes qui a priori ne sont pas au courant. Les policiers par contre semblent l’être. Alors on décide d’aller voir.

Nous voilà donc repartis gentiment vers l’hôpital. Arrivés sur place, on chante, on crie, on psalmodie, espérant que derrière les murs quelqu’un entende ! Le cortège s’amenuise. Je retourne voir les journalistes qui me disent qu’en fait Souplex est à la com-com. On discute, on s’interpelle puis on décide de finir la manif et de retourner à nos pénates respectifs, mais...

Mais, entre-temps, un cordon de CRS s’est mis en place devant nous et quand nous faisons volte-face, nous nous apercevons qu’un autre s’est également mis en place derrière nous ! Et là ce ne sont plus nos gentils policiers, ils ont des fumigènes et des bazooka qu’on n’avait pas imaginé que cela existait ! D’ailleurs leurs mains semblent trop petites pour les tenir, comme des enfants qui mettraient des chaussures trop grandes pour eux...

Semblerait donc qu’on est pris en tenailles. On essaie de parlementer, rien ! Puis leur chef nous dit : « Les femmes et les enfants d’abord ! Parce que c’est plus de midi ». On se regarde, éberlués, on envisage les portes de sortie et on se dit qu’à Paris ça doit pas être Bizance pour les manifs. Puis on le droit de partir à condition de rouler les drapeaux et de retirer tous les signes distinctifs. Tiens, une nouvelle loi sur la Laïcité ?

Ils demandent aux enfants et aux parents d’enlever leur tee-shits subversifs ! Il y ait écrit « RPI ». Je me dis qu’ils ont du lire « RIP » et que finalement l’apprentissage de la lecture a encore été mal fait (ah ! La méthode syllabique ! Que je la hais !!) ou alors ils ne savent pas ce que cela veut dire, cela doit être des Parisiens......

Finalement, on nous annonce qu’on peut passer de manière perlée, alors on s’égrène le long des cars de CRS, et qu’est-ce qu’il y a comme cars de CRS ! Ils nous regardent passer et on les regarde nous regarder, moi je trouve qu’ils sont pas beaux...

Une journée ordinaire en Macronie ? Je rentre à la maison et je raconte à mon chéri qui me dit « Viens plutôt boire une bière ! » et là je me demande si Souplex a mangé et comment il compte le faire. M’en fous, je vais boire ma bière ! Et en plus il fait beau.

Cathy.



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